Comment parvenir à l’égalité de sexe et du genre de sorte à autonomiser toutes les femmes et les filles ? Ce 5e objectif sur les 17 que s’est fixé le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a été l’objet d’un panel organisé le 28 décembre 2021 à Ouagadougou dans la salle « Canal Olympia. C’était autour du thème « La masculinité positive comme alternative de lutte contre les violences basées sur le genre ».
Les hommes continuent de reproduire des formes de violences à l’encontre des femmes. L’une des solutions, alternative et inclusive, prônée par l’UNFPA, capable de les amener à développer d’autres manières d’être homme, c’est la masculinité positive.
En effet, la masculinité positive est une nouvelle approche qui consiste pour l’homme d’exprimer sa masculinité à l’égard de la femme ou aux personnes vulnérables, sans forcément associer cela à la violence, à d’autres connotations négatives ou au rôle souvent négatif attribué aux garçons, aux hommes par la société.
Développée dans le cadre du dialogue intergénérationnel, elle voudrait que l’on jette un regard sur la société en exploitant les bonnes pratiques culturelles et abandonner les pratiques culturelles néfastes à travers un changement de paradigmes.
Pour Kiswendsida Noelie Kouraogo, « La masculinité positive contribue à construire des familles plus solides, des relations où les hommes et les femmes peuvent mieux apprendre des uns des autres et favorise la proximité avec les femmes et les enfants ainsi que la reconnaissance des talents des femmes pour le bien-être de la société ». Elle ajoute que « La virilité, la responsabilité, tout cela n’a rien à voir avec la violence ; ça n’a rien à voir avec être homme ».
Au cours de ce forum, des jeunes issus des différentes structures et associations de jeunesse au niveau national, ont bénéficié d’un partage d’expériences riche en enseignements à travers le témoignage de vie réussie de couple apporté par Cheick Tall et Bintou Diallo. Le « don de soi », l’honnêteté, l’équité, la sincérité et la justice sont des valeurs à intégrer. Pour Bintou Diallo, « tout part de l’éducation et tout finit par l’éducation ».
Malgré les multiples combats, la femme est toujours victime de violences. L’objectif de l’UNFPA est d’atteindre zéro besoin non satisfait de planification familiale, zéro décès maternel évitable et zéro violence basée sur le genre et aux pratiques néfastes. C’est pourquoi l’UNFPA a orienté la réflexion vers une autre forme de lutte, celle qui engage beaucoup plus les hommes.
Atieyiguibeou Check Omar, Secrétaire général à l’UNFPA Burkina, trouve qu’il faut en parler parce que très souvent la parole n’est pas libre en matière de violences basées sur le genre et surtout rouvrir le débat sur la question en amenant les jeunes, les leaders d’organisations à davantage éduquer, sensibiliser sur la masculinité positive.
Nabolé Pélagie, responsable communication de l’UNFPA Burkina, pense qu’il faut renforcer l’implication des jeunes, garçons comme filles, dans la transformation des normes sociales afin de lutter contre les violences basées le genre à travers l’approche de la masculinité positive.
Souleymane Maïga, représentant de l’organisation des jeunes africains pour le développement et l’émergence, section Sahel lance une invite à la population, surtout la jeunesse à plus d’engagement, à plus de responsabilité, à prendre en compte cette question de masculinité positive dans le cadre des différentes luttes menées contre les violences basées sur le genre.
Atieyiguibeou Check Omar note cependant que nos cultures, nos religions et la désinformation vont constituer les obstacles capables à la mise en œuvre de cette nouvelle approche.
Pour cela, Cheick Tall, estime qu’il est question de rapport avec l’autre et celle du changement de mentalité. Et le seul moyen qui va faire bouger les choses c’est la nouvelle génération. C’est pourquoi, il faut rééquilibrer les choses-là sans remettre en question le côté masculin, le côté homme, en reconnaissant que la culture de nos ancêtres fonctionnait à base du respect et le grand respect, il faut aller aussi vers la junte féminine. Il précise que le rapport avec l’autre prôné par la religion, par nos traditions, a juste besoin d’être mis en acquittassions car ce qui est mis en acquittassions de façon franche et honnête, permet de résoudre un problème.
En rappel, la campagne du secrétaire général des Nations Unies a été célébrée cette année sous le thème « orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ».