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Présidentielle américaine : « Kamala Harris et Donald Trump ont à peu près les mêmes chances » (Dr Gilles Yabi)

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L’élection présidentielle aux Etats-Unis se déroule le 5 novembre 2024. Cette consultation a été au centre des discussions d’une table ronde hebdomadaire organisée par le Think tank (groupe de réflexion) WATHI. Pour Gilles Yabi de WATHI, l’’élection est complètement ouverte et Kamala Harris et Donald Trump ont à peu près les mêmes chances de devenir présidente ou président élu des Etats-Unis au soir du 5 novembre.

Par Issoufou Ouedraogo 

A la veille de l’élection américaine, un sondage réalisé par Associated Press (AP) et le Centre NORC lié à l’Université de Chicago révèle des données intéressantes. Selon ce sondage, la plupart des Américains ressentent beaucoup d’émotions à l’approche du jour de l’élection, mais l’excitation n’est pas l’une d’entre elles.

Gilles Yabi a laissé entendre au cours de la table ronde qu’«environ 7 Américains sur 10 se disent anxieux ou frustrés par la campagne présidentielle de 2024. Une proportion similaire se dit intéressée. Seul un tiers d’entre eux se disent enthousiastes».

Il a ajouté que «certains groupes sont même plus inquiets qu’ils ne l’étaient il y a quatre ans, alors que l’élection se déroulait en pleine pandémie du Covid-19. Le niveau de frustration des Américains à l’égard de la campagne est très élevé. Environ 7 Américains sur 10 déclarent que la frustration décrit leur état émotionnel, comme en 2020».

«L’ élection présidentielle est complètement ouverte. Kamala Harris et Donald Trump ont à peu près les mêmes chances de devenir présidente ou président élu des Etats-Unis au soir du 5 novembre», a fait savoir Dr Yabi.

A propos du sondage de Associated Press et du Centre NORC restituant les résultats de cette enquête d’opinion, Gilles Yabi a souligné qu’il «rappelle les arguments de clôture d’une folle élégance des deux candidats».

Dr Gilles Yabi, du Think Tant citoyens Wathi
Dr Gilles Yabi, du Think Tant citoyens Wathi

Ainsi, la candidate Kamala Harris a affirmé que « M. Trump n’était obsédé que par la vengeance et ses intérêts personnels, tandis que Donald Trump a qualifié sa rivale, lors d’un de ses derniers meetings, d’épave qui a tout détruit sur son passage ».

Suivant toujours cette «folle élégance», le président sortant Joe Biden n’a point rendu service à sa vice-présidente et candidate à quelques jours du scrutin en qualifiant les partisans de l’ancien président Trump d’ordure.

Il répondait à un acteur soutenant Trump qui avait traité Porto Rico d’île flottante d’ordures au large des Etats-Unis, attaquant ainsi les citoyens de ce territoire des Etats-Unis au statut particulier.

Une exceptionnelle flopée d’outrances 

De l’avis de Gilles Yabi, «le meilleur que la campagne présidentielle états-unienne a offert au monde cette année, c’est une exceptionnelle flopée d’outrances, de propos indécents, d’insultes des migrants traités comme des criminels dont certains mangeraient les animaux de compagnie des honnêtes et gentils Américains authentiques avec, bien sûr, Donald Trump en vedette assumée d’une campagne effectivement ordurière».

«Aux Etats-Unis comme dans plusieurs pays européens tous réputés très démocratiques, les campagnes électorales ne semblent plus renforcer ni la démocratie, ni l’Etat de droit, ni la cohésion nationale et encore moins l’intelligence collective de la société », se convainc M. Yabi du Think tank WATHI.

Pour lui, le facteur le plus décisif de l’explication de la tournure que les démocraties ont prise aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays du monde réside dans l’effondrement de toute référence à l’intégrité, au moins, comme aspiration, comme horizon, comme valeur désirée au sein de ceux qui veulent exercer le pouvoir au nom d’un peuple».

Il poursuit en se disant «qu’il faut peut-être arrêter de penser que ce sont les démocraties seulement qui sont malades. Ce sont les sociétés elles-mêmes qui sont malades, désorientées, avec de grosses minorités ou des majorités qui ne savent plus ce qu’elles veulent comme avenir collectif pour leur pays, pour leurs concitoyens, pour leurs enfants».

«On oublie souvent que l’élection fait rencontrer une demande politique et une offre politique (…). Les citoyens électeurs ne peuvent faire un choix de président, d’élu, qu’au sein de l’offre politique qui leur est proposée», explique le fondateur de WATHI.

Il conclut qu’«aux Etats-Unis, l’offre existante depuis quelques décennies a conduit à une polarisation extrême et dangereuse de la société. À la veille du 5 novembre, l’anxiété des populations américaines est fort légitime. Partout ailleurs, vu le statut des Etats-Unis, nous avons de très bonnes raisons d’être tout aussi angoissés».

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