Au Mali, le premier ministre, Dr Choguel Maïga déclare qu’il faut prendre du temps pour régler la question sécuritaire qui prévaut dans le pays, avant de parler d’élection présidentielle. C’était lors d’une rencontre à la primature le 25 mars 2024 avec des partis politiques. Mais quelques jours après, le 31 mars, ces derniers réclament l’organisation de cette élection.
Par la rédaction
«Aussi longtemps qu’on n’aura pas réglé la question de l’insécurité, aller aux élections, c’est juste un discours. Il faut du temps pour reconstruire notre pays». Le premier ministre Choguel Maïga avait pourtant été clair avec les représentants des partis et regroupements politiques le 25 mars 2024 lors d’une rencontre à la primature.
« Nous avons décidé de mettre le Mali au-delà des ambitions personnelles», a déclaré le chef du gouvernement malien qui a poursuivi : « Il y a en a qui pensent que les élections, c’est une fin en soi».
Le premier ministre Maïga est allé même à prendre l’exemple du Haïti qui est, d’après lui, le premier pays indépendant d’Amérique Latine. « C’est le pays où il y a eu plus d’élections que dans tous les pays. Mais il n’est pas stable. L’élection en elle seule ne règle pas les problèmes d’un pays.»
Comme si l’élection présidentielle semble être un piège, Choguel Maïga a estimé que « ramener tout à une élection, c’est se tromper».
« C’est d’ailleurs ce que les occidentaux veulent», a-t-il fait comprendre ajoutant que « c’est d’ailleurs pourquoi, nous, nous avons fait 30 ans d’élections mais ça nous a amené où? Plus on fait des élections, plus on divise le Mali ».
Six jours après, la classe politique fait fi des observations du premier ministre en réclamant, à travers une déclaration lue le 31 mars 2024, la mise en place d’une architecture institutionnelle à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais, l’élection présidentielle.
Elle fait noter qu’elle va utiliser, à cet effet, « toutes les voies légales et légitimes, pour le retour du pays à l’ordre constitutionnel normal et dans le concert des Nations, gage de stabilité politique et du développement durable».