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réformes pour les élections municipales
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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina (UNALB) ont organisé un dialogue démocratique sur le bilan des élections couplées du 22 novembre 2020 au Burkina. Ce cadre d’échanges, qui s’est tenu le mardi 23 mars 2021 à Ouagadougou, plaide en faveur de profondes réformes pour les élections municipales à venir.

Par Etienne Doly

Selon Kalifara Séré, ancien secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, la tenue de prochaines élections libres et plus transparentes suppose des réformes institutionnelles et juridiques importantes.

Les élections couplées de novembre 2020 ont connu des insuffisances qu’il faut corriger afin d’aller vers des élections plus libres et transparentes. « Le constat est que nous avons des insuffisances au niveau textuel, des dispositions de la loi électorale concernant le système électoral » a déclaré Kalifara Séré. De ce fait, Il faut aller vers une indépendance administrative dans l’organisation des élections.

Les réformes ne doivent pas être opérées par une seule partie mais doivent se faire de façon consensuelle avec les différents acteurs et dans une durée bien déterminée. Pour lui une véritable réforme ne peut se faire unilatéralement et en un an. Il faut décider avec tous les acteurs d’un report conséquent qui sera mis à profit pour modifier le système électoral. « Il faut rendre le système électoral  conforme au niveau référentiel de la décentralisation pour des élections générales de paix, d’apaisement et de cohésion sociale », a expliqué M. Séré. Il propose donc un dialogue inclusif pour aller vers des réformes qui consolident les acquis démocratiques du Burkina Faso. La réforme doit être décidée « dans un format précis et définie par un large panel des acteurs politiques, sociaux économiques… », foi de Kalifara Séré.

Pour Asseghna Somda, chargé de programme du CGD, les réformes sont une projection pour les élections locales à venir. À l’en croire « l’expérience du Burkina a montré que c’est aux élections locales qu’on rencontre le plus de conflits électoraux ». Selon lui, les élections couplées de novembre 2020 ont connu des dysfonctionnements qu’il faut corriger pour éviter leur répercussion sur les municipales à venir. Le processus de réforme doit être collectif et intelligent pour éviter de frustrer ou écarter une partie des acteurs. « Il y a certains dysfonctionnements qu’on a constatés à ces élections, s’ils se reproduisent aux locales, cela peut être dramatique pour le pays » prévint-il. De l’avis du chargé de programme du CGD, il faut un cadre juridique pour réguler la soutenabilité financière des élections qu’il estime non concordante avec le budget de l’État. « Si l’on ne fait pas attention, ce sont les coûts des élections qui vont démobilisés les citoyens » a précisé Newton Ahmed Barry, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon M. Barry, l’organisation des élections couplées de 2020 a coûté 79 milliards de FCFA à l’État. Ce coût élevé des élections, amène l’État à se tourner vers des partenaires techniques et financiers, chose qui remet en cause la souveraineté du pays. Il faut donc des mécanismes pour équilibrer la balance entre les ressources du pays et le coût des élections.

Selon Asseghna Somda, la réforme opérée sur le financement des partis politiques pour les élections de novembre 2020, est à réajuster parce qu’elle offre « un bonus de 20% » aux parti qui respectent la loi. Pour lui, cette loi est absente de toute contrainte et l’absence de contrainte équivaut à la nullité de la loi. « Dire qu’on donne un bonus à celui qui respecte la loi, c’est enlever en cette loi, tous ces éléments constitutifs ; parce que quand vous enlevez l’aspect contrainte dans une loi vous l’avez vidé de sa substance » a-t-il expliqué. Le CGD propose l’élection au suffrage universel des élus locaux pour permettre aux candidats disposant de moyens modestes de se présenter. « Devenir maire au Burkina, devient une affaire des plus riches et le développement peut être relégué au second rang » a fait remarquer M. Somda.

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