La question des enfants associés au terrorisme a fait l’objet de débat lors d’une formation sur le renforcement des capacités des journalistes en lien avec les droits des enfants. La formation a été organisée par Compassion International et le Ministère de la Communication les 11 et 12 mai 2023 à Ouagadougou.
Par Daouda Kiekieta
Plusieurs thématiques relatives à la protection et au droit de l’enfant, dont le cas des enfants associés aux groupes armés terroristes ont été abordées et discutées entre formateur et journalistes.
La législation burkinabè considère toute personne associée à des malfaiteurs comme auteur d’infraction et traité comme tel, y compris les mineurs, a rappelé Mathieu Lompo, magistrat, directeur de la justice juvénile du Ministère de la justice.
Selon le formateur du jour, des discussions entre les autorités burkinabè et le système des Nations unies sur la question ont débouché sur la signature le 12 septembre 2022, d’un protocole d’accord permettant de traiter ces « enfants associés aux terroristes » conformément aux exigences de la justice pour enfant.
« Nous sommes dans un contexte sécuritaire. Il était de bon ton qu’on se penchent sur la question des enfants associés aux groupes armés pour voir quelle est l’attitude que les journalistes peuvent adopter à partir de l’expérience d’autres pays comme le Mali et le Niger qui ont élaboré un protocole permettant une prise en charge spéciale de ces enfants » explique l’expert Mathieu Lompo.
À l’en croire, certains enfants y rejoignent les groupes armés parce qu’ils ont été contraints directement ou indirectement par leurs familles, et d’autres y vont par ignorance ou pour des raisons économiques.
Lors des échanges sur la question, la majeure des journalistes ont estimé que ces enfants peuvent être récupérés et réinsérés pour le bénéfice de la société.
« Si nous travaillons plus à leur réinsertion et leur resocialisation, nous gagnerons parce que ce sont les enfants de demain. La nation ne peut compter que sur les enfants » estime le magistrat Mathieu Lompo.
La formation vient à point nommé selon les participants
Pakisba Mariam Ouédraogo est journaliste à Savane médias. Pour elle, cette formation permet d’adapter l’utilisation de certains termes relatifs à l’enfant.
« Les violations récurrentes des droits et qui passent souvent sous silencieux sont entre autres la traite des enfants, les viols sur mineurs et les enfants abandonnés » a indiqué Mariam Ouédraogo.
Pour sa part, Inoussa Konaté de la radio « Kantiguia » de Nouna dans la province de la Kossi estime que la promotion des droits des enfants passe d’abord par la connaissance de ceux-ci par les Hommes de médias.
« Ces genres d’initiatives doivent être multipliées pour permettre une bonne compréhension des droits de l’enfant par l’ensemble des journalistes » dit-il.
La formation a connu la participation d’une cinquantaine de journalistes venus notamment des régions du Centre, du Centre-nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun.