En dépit de sa fermeture durant trois mois du fait de la Covid-19, l’École normale supérieure de Koudougou(ENSK), comme depuis sa création, sera au rendez-vous de la certification de ses stagiaires en cette fin d’année académique 2019-2020. C’est du moins, l’assurance donnée par son Directeur général, le Pr Jean-Claude Bationo, au cours d’une conférence de presse animée le vendredi 29 mai 2020. A l’occasion, le plan concocté pour relever ce défi de certification a été présenté.
Par Pacôme Zongo, Correspondant/Boulkiemdé
Les perturbations de calendriers scolaires et académiques dues à la Covid-19 n’auront pas raison sur l’ENSK, à en croire le Pr Jean-Claude Bationo qui promet la fin de la formation des stagiaires pour le 31 juillet. Pour ce faire, révèle-t-il, « l’administration de l’ENSK en concertation avec l’Institut des sciences (IDS) a suggéré la certification des stagiaires par l’évaluation des fiches de leçons en lieu et place des examens pratiques en classe pour les élèves professeurs. En lieu et place des soutenances de mémoires, il a été décidé une évaluation des mémoires sans soutenance publique».
Venant aux détails, le Pr Bationo dira que « Les nouvelles mesures d’évaluation consistent à demander aux élèves professeurs de mettre à la disposition de l’administration de l’ENSK des versions numériques des fiches de leçons afin que des jurys les corrigent, délibèrent, déclarent les stagiaires admis ou ajournés aux examens pratiques. Pour les mémoires, il s’agit d’une évaluation des documents de mémoires de fin de formation par des jurys sans soutenance publique».
Dans cette dynamique, presque toutes les fiches de leçons sont déjà reçues par l’administration de l’ENSK à la date du 29 mai. C’est du moins, ce qu’a laissé entendre le Pr Bationo qui a tenu à préciser que « Sur plus de 3 000 fiches, nous n’attendons qu’une vingtaine. Nous pensons que ce qui reste va bientôt nous parvenir. Nous pouvons donc estimer à cent pour cent le nombre de fiches reçues des stagiaires».
Un plan qui permettra de relever bien de défis
Le plan ainsi présenté permettra, selon le Pr Bationo et ses collaborateurs, de relever le défi de la continuité constante dans la certification des stagiaires en fin de cycle de formation. La détermination à relever ce défi, le Directeur général la justifie en ces termes : « Depuis 1996 (date de sa création), l’ENSK, en dépit des grèves et autres, n’a jamais failli. Nous voulons rester dans cette tradition, surtout avec notre statut autonome qui date de 7 août 2019 (…) depuis le 11 mai, les cours ont repris en respectant les mesures barrières, l’usage des lave-mains, la distanciation sociale, etc.».
Mais, ce n’est pas tout, au titre des raisons qui ont prévalu à l’adoption de ce plan de sauvetage. Il y a aussi, révèle le Pr Bationo, la nécessité de faire en sorte que l’ENSK ne soit pas empêtrée dans des difficultés financières qui seraient liées au non-paiement des présalaires des stagiaires. Précisions à l’appui, « Nous avons 2 300 stagiaires avec un présalaire total mensuel de près de 300 millions de FCFA. Si nous ne les certifions pas le 31 juillet, l’Université Norbert Zongo (dont relève encore financièrement l’ENSK, Ndlr) va chercher près de 300 millions pour le mois d’août jusqu’à décembre ; ce que nous estimons à environ 1 milliard 400 millions de FCFA ».
Quant à la qualité de la formation au regard de ce plan de sauvetage, le Directeur général admet qu’elle pourrait être moindre par rapport aux années précédentes. Mais cette qualité pourra être préservée à environ 75%. Ce, d’autant plus que le risque de nouvelles perturbations des activités, notamment par d’éventuelles grèves des syndicats d’enseignants, s’est amoindri à la faveur d’une rencontre tenue les « 12 et13 mai (…) avec les trois structures syndicales de l’Université (Norbert Zongo, Ndlr) ».