Le ministère en charge de l’Environnement, a organisé le jeudi 30 septembre 2021 à Ouagadougou, un atelier d’information sur une étude portant sur la fiscalité environnementale. A l’attention des journalistes, l’objectif était d’informer et de sensibiliser ces derniers sur le projet de réforme de la fiscalité environnementale du Burkina Faso et de son plan de mise en œuvre.
La dégradation de l’environnement et ses effets croissants sur l’économie et la population, sont devenus des enjeux aussi majeurs qu’incontournables dans tous les pays du monde.
Au Burkina Faso, les dommages environnementaux engendrent des coûts économiques d’environ 20% au PIB, soit 760 milliards FCFA par an.
Ces impacts négatifs touchent particulièrement les ménages les plus pauvres qui tirent la majorité de leurs revenus de l’agriculture, de l’élevage et des ressources naturelles en général.
C’est pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques que le ministère en charge de l’Environnement a organisé un séminaire d’information et de sensibilisation des journalistes et communicateurs sur la fiscalité environnementale. Les travaux ont porté sur la thématique « Atelier d’information des hommes de médias sur la fiscalité environnementale au Burkina Faso ».
Au cours des échanges, des recommandations ont été formulées pour optimiser l’impact de l’écofiscalité sur la santé humaine et l’environnement. L’écofiscalité ou la fiscalité sur l’environnement, consiste en une taxation très élevés des activités polluantes telles que le carbone, le gasoil, l’emploi des phosphates, des engrais ou des pesticides par exemple. Il y a aussi, les taxes sur les ressources naturelles telles que les mines, le bois, l’eau.
Cette forme de taxation permettra une réduction plus rapide des émissions de gaz qui polluent l’environnement. Elle se révèle plus efficace que le recours aux mesures réglementaires envisageables uniquement à moyen et à long terme.
Cependant, la question qui se pose est de savoir si la fiscalité environnementale telle que conçue et utilisée dans les pays développés, est compatible avec les exigences de développement du Burkina Faso. Quel rôle peut jouer le prélèvement fiscal dans la préservation de l’environnement dans un contexte où le développement des pays pauvres est fortement tributaire de leur développement industriel ?
A ces interrogations, le conférencier Martin Houle, consultant international en finances publiques, a expliqué que la mise en œuvre de l’écotaxe, va permettre de décourager la consommation de produits polluants ou nuisibles pour l’environnement à travers la hausse de leurs prix. Ce qui va pousser les citoyens et les entreprises à adopter des comportements plus écoresponsables. Elle va aussi générer des recettes additionnelles pour l’État et procurer une marge de manœuvre afin d’offrir une compensation aux groupes les plus vulnérables qui seront négativement impactés.
Au sortir de l’atelier, les participants ont exprimé leur satisfaction. « Nous sortons très satisfaits et bien aguerris de cette session de formation initiée par le ministère en charge de l’environnement », a indiqué Abel Yerbanga, journaliste à la télévision Burkina Info. Il promet de s’impliquer dans la sensibilisation de la population sur l’importance de la mise en œuvre de la fiscalité environnementale.
Le secrétaire général du ministère de l’Environnement de l’économie Verte et du Changement climatique, Dr. Augustin Kaboré, a rappelé l’importance de l’adoption d’une politique nationale d’économie verte et la mise en place d’une politique fiscale environnementale. Ces instruments à l’en croire, apparaissent comme une nécessité dans la lutte pour la préservation de l’environnement. Ce qui justifie la réalisation de cette étude sur la fiscalité environnementale à la demande du gouvernement burkinabè sous financement de la Coopération Luxembourgeoise, à travers le programme d’Appui à la gestion durable des ressources forestières (AGREF).
La vulgarisation de cette étude nécessite une large communication. D’où la formation des journalistes qui participent à la formation de l’opinion publique et qui peuvent aider à l’appropriation par les citoyens, des enjeux et l’adoption des comportements et gestes écologiques, a expliqué le secrétaire général.