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Etats-Unis : L’enclume des inquiétudes, le marteau des espoirs 

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La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre dernier est nette et sans bavure ! En remportant finalement le Nevada à l’issue des décomptes rendus publics le 9 novembre dernier, le nouveau chef de l’Exécutif rafle la totalité des sept États-clés et s’adjuge le vote de 312 grands électeurs contre 226 à son challenger démocrate, Kamala Harris. Une victoire, ample et populaire, qui se déteint aussi sur le Sénat et sur la Chambre des représentants. Décidément, les planètes sont alignées pour le 45e président des Etats-Unis et qui revient en triomphateur après une parenthèse de quatre ans… 

Par Serge Mathias Tomondji

On n’arrête pas d’épiloguer ci et là sur l’élection, le 5 novembre dernier, de Donald Trump à la Maison Blanche. Un retour gagnant et triomphal de celui qui n’avait pas réussi la passe de deux en 2020, avec les développements que l’on sait.

Aujourd’hui, c’est fini, c’est acté, c’est gravé, le 45e président des Etats-Unis, qui a dirigé ce pays de 2016 à 2020, sera aussi le 47e chef de l’Exécutif américain. Et en attendant qu’il reprenne à nouveau possession du Bureau ovale, on se perd en conjectures quant au retour aux affaires de l’homme qui veut redonner par tous les moyens sa grandeur à son pays.

Quel retour en effet que celui de Donald Trump, un rien vindicatif et revanchard, qui compte bien solder ses comptes avec le passé ! Ce passé renvoie notamment au 6 janvier 2021, lorsque le président rejette son échec électoral d’alors et fait attaquer le Capitole, haut-lieu de la démocratie américaine.

Il y a tant à dire dans la responsabilité morale et personnelle de Donald Trump, qui est resté emmêlé dans une pléiade d’ennuis judiciaires pendant ces quatre années, mais qui renverse, au final, la table au terme de cet important rendez-vous électoral.

Tous les États-clés pour Trump !

Alors qu’on annonçait partout un scrutin serré et que l’on redoutait même un remake des troubles de 2021, sur fond de contestations des résultats, voilà que Donald Trump met tout le monde d’accord avec pratiquement un raz-de-marée dans les urnes. Et d’un, il bat à plate couture la candidate démocrate, Kamala Harris, pour le fauteuil présidentiel en remportant le vote populaire et 312 grands électeurs sur les 270 requis. Et de deux, son camp, le parti républicain, rafle la majorité au Sénat et devrait dominer aussi la Chambre des représentants.

Au décompte de ce 11 novembre en effet, les Démocrates perdent 10 sièges à la Chambre des représentants, passant de 213 élus en 2022 à 203 en 2024.

La démocrate Kamala Harris
La démocrate Kamala Harris

Là où les Républicains, jusque-là majoritaires avec 222 députés depuis les élections de mi-mandat de 2022, ont déjà engrangé 214 sièges. Et on attend encore la répartition de 18 sièges non encore parvenus.

Déjà, le parti de Donald Trump a repris, dès le 6 novembre dernier, le contrôle du Sénat, composé de 100 élus, et précédemment aux mains des démocrates.

En remportant finalement le Nevada le 9 novembre dernier, Donald Trump amplifie son emprise sur les Etats-Unis, puisqu’il rafle ainsi tous les sept « swing states » (États-clés) au terme de cette retentissante élection présidentielle.

Incontestablement, la victoire du magnat de l’immobilier est nette et sans bavure, avec un carton plein dans l’ensemble de ces États pivots, qui scellent le verdict de l’élection présidentielle américaine avec le vote des grands électeurs, mais aussi par un avantage de près de quatre millions de voix pour ce qui concerne le vote populaire. Les Américains ont ainsi majoritairement préféré Donald Trump (74 708 910 de votes, soit 50,5% des voix) à Kamala Harris (70 980 381 de votes, soit 48% des voix).

Questions et inquiétudes…

En remportant les onze grands électeurs du Nevada, Donald Trump remet cet État du sud-ouest américain dans son giron républicain traditionnel, alors qu’il avait basculé de justesse, en 2020, en faveur de Joe Biden. Sans compter qu’il pourra, au cours de son mandat qui s’ouvre le 20 janvier prochain, « s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates, et possiblement sur la Chambre des représentants, où son parti est en bonne voie pour conserver la majorité ».

En tout état de cause, on peut dire que les planètes sont pour le moins alignées pour un Donald Trump, qui réussit là un énorme exploit en revenant à la Maison Blanche quatre ans après l’avoir quittée dans des conditions troubles ! Un fait historique, qui n’est cependant pas une première dans l’histoire politique des Etats-Unis. Il faut en effet remonter à près de 130 ans pour retrouver le … démocrate Grover Cleveland, 22e président des États-Unis entre 1884 et 1888, être ensuite élu pour un deuxième mandat entre 1892 et 1896, laissant entre-temps la main au Républicain Benjamin Harrison.

Une histoire qui s’écrit à l’inverse aujourd’hui dans un vaste pays qui attend les couleurs de la nouvelle administration Trump, l’espoir d’un « America great again » chevillée au corps. Évidemment, les questions fusent encore de partout et les inquiétudes affleurent ci et là quant aux lignes de force de cette nouvelle Amérique, entre les équations russo-ukrainienne et israélo-palestinienne, d’une part, l’immigration, la suprématie géostratégique, économique et le bien-être des populations, d’autre part.

Au-delà des annonces et des premiers contacts du 47e président élu des Etats-Unis, qui compose étroitement avec le richissime Elon Musk, on aura sans doute le temps d’éprouver les méthodes et la vision du « nouveau Trump » dès le 20 janvier 2025, lorsqu’il signera ses premiers décrets de rupture…

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