Le lieutenant-colonel Evrard Somda, Chef d’État-Major de la gendarmerie du Burkina a animé un panel le samedi 2 septembre 2023 devant plusieurs de jeunes. Au cours de cette conférence, il les a invités à s’enrôler dans les rangs des VDP quel que soit leur domaine d’activité.
Par Daouda Kiekieta
Confronté à une crise sécuritaire sans précédent, le Burkina a fait appel aux civils depuis 2019 pour lutter contre le terrorisme qui sévit un peu partout dans le pays.
Pour le Chef d’État-Major de la gendarmerie burkinabè, le lieutenant-colonel Evrard Somda, cette initiative a été imposée par la nature de la menace, notamment, le « caractère fluctuant des modes opératoires des groupes armés terroristes ».
Ainsi, les jeunes ont été invités à s’enrôler massivement comme Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « On doit instaurer de plus en plus une conscience populaire d’autodéfense des habitants », préconise le patron de la gendarmerie.
Cependant, être VDP n’est pas forcément synonyme d’être armé, selon Evrard Somda. Il explique : « Aujourd’hui avec le concept des VDP, on a l’impression que tous les VDP doivent être armés. Un professeur d’université peut être VDP. Il décide par exemple, chaque samedi, au lieu de passer du temps avec sa famille, de donner des conférences pour sensibiliser les jeunes sur un sujet, de façon gratuite ».
Dans le même sens, chacun dans son secteur d’activité peut consacrer une partie de ses heures libres pour offrir ses services aux populations civiles ou militaires à titre bénévole.
« C’est une manière d’être VDP. Donc, beaucoup d’intellectuels et de jeunes peuvent s’engager en tant que VDP d’une manière ou d’une autre pour apporter une contribution ».
A titre d’exemple, le chef de la gendarmerie cite certaines personnes qui offrent leurs services à titre bénévole dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « On a besoin de votre vigueur et de votre intelligence », a-t-il dit aux jeunes.
« J’ai reçu un réparateur de téléphone qui est venu pour apporter sa contribution en tant que VDP. Je ne vous dis pas ce qu’on fera avec, mais j’ai été séduit par les capacités que nous avons et que nous ignorons souvent », raconte-t-il.
De plus, le Lt-colonel Evrard Somda estime qu’il est aussi important de valoriser les initiatives endogènes venant notamment des jeunes, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
« J’en ai fais l’expérience personnelle. Si on vous dit, vous n’allez pas croire. On est en association au sein de la gendarmerie avec des jeunes qui fabriquent des drônes. Ils sont en train de faire en sorte que ces drônes soient armés. Ce sont des jeunes burkinabè. Donc tout ce qui se fait ailleurs, on est capable de le faire ici » explique le Chef d’État-Major de la gendarmerie, avant d’inviter les jeunes à s’enrôler dans l’armée.
« Il faut que vous veniez au sein des FDS avec divers profils. Aujourd’hui, on a besoin de beaucoup de psychologues, parce que les gens vivent des atrocités. Quand ils reviennent des théâtres d’opérations, ils ont besoin des suivis psychologiques. On a besoin de beaucoup d’ingénieurs. On veut construire nos détachements avec des normes qui permettent de résister à une attaque terrorisme » ajoute-t-il.
