La Fédération russe de football (FUR) a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) en vue de faire annuler le bannissement de ses clubs et sélections nationales des compétitions de la FIFA et de l’UEFA. Pourra-t-elle réintégré le football européen et la course au Mondiale d’où elle a été retirée à cause de l’invasion du pays en Ukraine ?
Par Tatiana Kaboré
La Russie, par le biais de sa fédération, a contesté en justice son exclusion des compétitions internationales. En effet, la Fédération russe de football (FUR) a demandé au Tribunal arbitral du sport (TAS) de suspendre l’exécution des sanctions, notamment laisser sa sélection masculine affronter fin mars la Pologne pour les barrages du Mondial 2022. Elle a aussi demandé au TAS de laisser sa sélection féminine disputer l’Euro 2022 en Angleterre.
Alors que la prochaine Coupe du Monde doit se tenir au Qatar du 21 novembre au 18 décembre, plusieurs fédérations européennes refuseraient d’affronter les Russes suite à la situation entre la Russie et l’Ukraine. De son côté, la FIFA avait d’ailleurs déjà décidé de qualifier la Pologne directement pour la finale des barrages du Mondial sans attendre les mesures provisoires du TAS.
Sur son compte instagram, le capitaine de la sélection russe de football Artem Dzyuba a déploré la situation que vie son pays « Je suis contre la discrimination en fonction de la nationalité. Je n’ai pas honte d’être russe. Je suis fier d’être russe. Et je ne comprends pas pourquoi les sportifs doivent maintenant souffrir ». Il dit regretter « la méchanceté, la saleté et la bile qui sont actuellement déversées sur l’ensemble des Russes » avant d’ajouter que la « la guerre c’est horrible ».
Après s’être abstenu de justifier publiquement leurs sanctions, dans un communiqué conjoint les présidents de la FIFA, Gianni Infantino et celui de l’UEFA, Aleksander Ceferin disent espérer que la situation en Ukraine s’améliorera significativement et rapidement afin que le football puisse à nouveau être vecteur d’unité et de paix entre les peuples.
Le TAS basé à Lausanne en Suisse compte ouvrir « deux procédures distinctes » visant respectivement la FIFA et l’UEFA ainsi que les différentes fédérations nationales qui refusent ouvertement d’affronter les équipes russes. Dans les prochains jours il devra donner plus de détails sur le calendrier et les modalités de ces recours ainsi que sur les éventuels effets suspensifs.
Déjà critiqué par une partie du sport occidental pour sa gestion concernant le dopage russe, le TAS a entre les mains un dossier sensible notamment la réintégration du football russe qui créerait de nouvelle difficultés, faute d’adversaires disposés à les rencontrer. Rappelons que les Russes ont été bannis sur recommandation du Comité international olympique jusqu’à nouvel ordre des compétitions internationales de hockey sur glace, de basket, de cyclisme, de ski alpin ou d’escalade et d’athlétisme. Le pays a également été exclu des Jeux paralympiques d’hiver de Pékin prévu du 4 mars au 13 mars. Cette décision a été prise à la veille de la cérémonie d’ouverture.
Pour mémoire, le dernier club russe, le Spartak Moscou engagé en coupe d’Europe cette saison avait été exclu de la Ligue Europa avant d’affronter le RB Leipzig en huitièmes de finale.