Ouagadougou a abrité deux ateliers de formation thématique et éditoriale sur le traitement de l’information sur la prévention de l’extrémisme violent et la radicalisation. Plusieurs journalistes venus de cinq pays (Burkina,Mali,Niger,Benin et Cameroun)ont été formés sur les concepts clés de l’extrémisme violent. Les bénéficiaires de ces formations sont des journalistes des radios communautaires et les mainstreams des cinq pays.Ces formations entrent dans le cadre du projet pilote de prévention de l’extrémisme violent dans le bassin du lac Tchad et en Afrique de l’ouest. Le projet est financé par la commission européenne et mise en œuvre par la Civipol Conseils qui coordonne sa mise en œuvre avec des partenaires pays comme le Centre National Presse Norbert Zongo qui s’occupe du volet Médias mainstreams et l’Association des professionnels africains de la communication (APAC)section du Niger qui pilote la dimension médias communautaires du projet au niveau local.
Une recherche sur la problématique de l’extrémisme violent et de la radicalisation a montré que pendant près de trois ans, tous les organismes de recherches qui ont été consultés dans les différents pays pour travailler sur cette question, ont ignoré les actions menées par les médias dans la lutte contre le phénomène. Les multiples productions journalistiques dans la prévention ou la luttes contre la radicalisation et l’extrémisme violent, n’étaient donc pas prises en compte. C’est « en cours de recherche que la nécessité s’est posée de voir ce qui se faisait au niveau des médias, et la revue a montré que le niveau de connaissance et de formation des journalistes sur la thématique de l’extrémisme violent était à renforcé et une action pilote est mise en place qui soit la plus participative possible », nous explique Amina Niandou, la présidente de l’association des professionnels africains de la communication, du Niger.
Libasse Hanne, le représentant de Civipol Conseils, ajoute que la même revue média fait état d’« une défaillance dans la maîtrise de la terminologie, des concepts qui traitent de la radicalisation, de l’extrémisme violent, du terrorisme par les journalistes. Car, d’aucuns considéraient l’extrémisme violent pour le terrorisme ». Il est également à noter que les résultats des différentes recherches sur l’extrémisme violent et de la radicalisation, étaient dans un langage inaccessible aux médias. Ce qui ne leur permet pas de mieux exploiter lesdits documents dans leurs productions, selon M. Hanne.
Après ces constats qui font état d’exclusion des médias dans les actions préventives de l’extrémisme violent et de la radicalisation, il a été recommandé qu’une action pilote média soit initiée pour voir dans quelle mesure l’on pouvait impliquer les médias dans la prise en charge de l’extrémisme violent et la radicalisation, qui pendant cinq mois va s’appuyer sur les constats énumérés et regrouper les journalistes de chaque pays pour travailler sur la question, poursuit M. Hanne.

D’où la nécessité de ces deux ateliers de formations d’une semaine, du 15 au 20 juillet, dont l’objectif est d’améliorer le traitement journalistique de l’information sur les questions de l’extrémisme violent et de la radicalisation. « Cela passera par la maitrise des concepts, le langage convenable et faire des productions pour faire entendre toutes les voix en rapport à ces questions », précise Amina Niandou.
Au sortir de ces deux ateliers de formation, les organisateurs souhaitent que les participants puissent avoir des connaissances pour travailler de façon éthique et déontologique sur la question de l’extrémisme violent et de la radicalisation.
Siébou Kansié
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