Le mercredi 9 août 2023, en conseil des ministres, le gouvernement burkinabè a adopté un décret portant institution de la tenue scolaire en Faso Dan Fani. Quelques acteurs de l’éducation rencontrés le 11 août 2023 donnent leurs avis au micro de Libreinfo.net.
Par Mahomed Nitiema (Stagiaire)
Le port de la tenue scolaire en Faso Dan Fani qui entre en vigueur dès cette rentrée scolaire 2023-2024 suscite des réactions.
C’est le cas de Issiaka Kaboré, directeur des études du Lycée Wend Manegda Ouaga 2000 qui explique que la mesure est une volonté politique qui se manifeste à travers le patriotisme. « C’est une bonne décision, valorisant notre artisanat. La mesure est prise intelligemment surtout qu’elle est assez flexible, vivement que ça soit un succès total » dit-il.
Emmanuel Kaboré, directeur du lycée privé du Réveil dit être par principe pour la politique du «consommons burkinabé». Il apprécie la décision du gouvernement mais émet quelques réserves: « C’est une bonne mesure mais il y a des réalités qu’il faut prendre en compte» affirme-t-il.
« Le Faso Dan Fani a un prix. Est ce que les parents vont pouvoir supporter? Surtout que déjà certains parents peinent à payer la scolarité.» s’est-il demandé.
Mais, «étant donné qu’elles (autorités) proposent d’aller par étapes, c’est une façon d’apprécier la mise en œuvre de la mesure. Si on s’adapte, cela pourrait être généralisé. Dans le cas contraire, les autorités reviendront sur leur décision certainement» a-t-il ajouté.
Pour l’administrateur du complexe scolaire Aurore, Jalal Dermé, la décision n’est pas si mauvaise que ça car elle permettra de produire en quantité le Faso Dan Fani, ce qui est synonyme de création d’emplois. Il craint cependant la flambée des prix du tissu sur le marché.
Quant à Moussa Traoré, professeur d’allemand au lycée Wend Manegda Ouaga 2000, il pense que la décision est salutaire. « Le Faso Dan Fani est un bon symbole pour les élèves. Mais les parents qui ont plusieurs enfants à leur charge auront des difficultés pour en procurer puisque le pagne coûte cher» fait il savoir.
Des parents d’élèves ont aussi donné leurs avis
Mariam Dermé est parent d’élève. Elle salue la mesure des autorités. « C’est une bonne mesure, mais je crains qu’il ait une rupture de stock par manque de fil car les tisseuses sont confrontées à ce problème récurrent».
Madame Benon Corine est aussi parente d’élève. « Comme c’est de manière progressive sur 4 ans je ne me fais pas de soucis. c’est une bonne mesure» s’est-elle réjouie.