Le film documentaire «Laabli, l’insaisissable» du Burkinabè Youlouka Luc Damiba sera en projection ce mardi 28 février 2023 à 18h30 dans la salle des fêtes de la mairie de Ouagadougou, à l’occasion de la 28e édition du FESPACO. À cette occasion, le réalisateur a expliqué à Libreinfo.net les motivations dans la réalisation de ce documentaire.
Par Joël Thiombiano
La 28e édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) bat son plein depuis son ouverture le 25 février 2023.
Plusieurs acteurs du cinéma ont été et continuent d’être mis à l’honneur depuis le début du festival. Ce mardi 28 février, c’est au tour de Youlouka Luc Damiba de rendre hommage à Moustapha Laabli Thiombiano, l’un des pionniers de l’audiovisuel en Afrique francophone à travers son documentaire « Laabli, l’insaisissable » produit en 2021.
Revenant sur les motivations de ce film, M. Youlouka Luc Damiba, a indiqué que c’est la fascination et les multiples facettes insaisissables de Moustapha Laabli Thiombiano qui l’ont le plus motivé.
« Le fait qu’il soit gourmantché, né au Togo, grandi au Burkina, ayant travaillé en Côte d’Ivoire, ayant voyagé au Canada et étudié au Ghana montre qu’il est multinational. C’est cet homme aux multiples facettes, insaisissable, que j’ai voulu mettre en lumière », dit M. Youlouka Luc Damiba.
À travers ce long métrage de 90 minutes, l’auteur du film retrace le parcours exceptionnel de « l’homme aux mille idées ».
Son enfance, son parcours, ses aventures, ses innovations pour le Burkina, notamment dans le domaine du cinéma, rien n’a été mis à l’écart selon le réalisateur.
Pour Youlouka Luc Damiba, le FESPACO ne devait pas être un festival juste pour les professionnels du cinéma, mais un événement où le public doit communiquer. Selon lui, les casquettes de Moustapha touchent presque tous les niveaux.
« Moustapha a d’abord inspiré la rue marchande. Ce qui a poussé le président Thomas Sankara à l’envoyer, avec d’autres compatriotes, dans les pays voisins pour faire venir des artisans locaux et dresser le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou.
Ensuite, vous avez Moustapha qui fait la radio et innove dans le domaine du concours de beauté Miss Burkina pour valoriser la beauté africaine. Par la suite, il a évolué dans les courses de motos, de pirogues.
C’est tous ces éléments, ces multiples facettes de l’homme qui est raconté. D’où son nom l’insaisissable parce qu’on ne peut pas le saisir », explique le réalisateur M. Damiba.
Toutefois, l’inachèvement de son œuvre reste pour Luc Damiba, la plus grande difficulté. Ce fut un choc pour le réalisateur d’apprendre la mort de Moustapha Laabli Thiombiano à quelques heures du tournage du film.
«Déjà pour convaincre Moustapha de se laisser filmer n’a pas été simple. Il a refusé pendant longtemps. C’est à un an avant son décès qu’il a accepté.
J’ai commencé à le filmer et au bout d’un an, alors que le film n’était pas encore fini, parce que je n’ai pas réussi à le faire vider son cœur, il est parti.
Le jour où j’ai appris sa mort, c’est le jour où on avait rendez-vous. C’était la difficulté que j’ai eue.» a-t-il regretté.
En plus de cette difficulté particulière, l’accès aux archives aux États-Unis et l’accès à d’autres personnalités demeurent d’actualité malgré les multiples reconstitutions établies.
Voir son film projeté durant cette édition du FESPACO, reste un honneur et une fierté fait-il savoir.
«C’est une fierté pour moi de mettre Moustapha sur le grand écran et de savoir que des milliers de personnes vont le voir. C’est un homme de média et il mérite d’être célébré. En tant que fils de Moustapha, c’est un jour d’hommage », a conclu M. Damiba qui a appelé les cinéphiles à se mobiliser pour la découverte de l’homme aux multiples facettes.
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