Le film « Malla aussi loin que dure la nuit » de Dramane Ouédraogo a fait couler des larmes à des dizaines de cinéphiles suite à sa projection ce jeudi 2 mars 2023 dans la grande salle de la mairie centrale de Ouagadougou, en marge du FESPACO 2023.
Par Joël Thiombiano
C’est une salle pleine à craquer de la mairie centrale de Ouagadougou, capitale du Burkina, qui a accueilli la projection du film « Malla aussi loin que dure la nuit » de M. Dramane Ouédraogo.
D’une durée de 96 minutes, le film raconte l’histoire du jeune homme Malla, âgé de 30 ans, qui, en une nuit de sommeil, a vécu toute sa vie.
Fauché par la misère, en rêve, le jeune Malla va signer un pacte de sang avec le diable à 23 h 05 pour devenir millionnaire. Ce pacte lui coûtera la vie, 10 ans plus tard, ainsi que celles de son frère aîné et de sa sœur.
Inspiré par la promotion dans les réseaux sociaux du portefeuille magique en ligne, le réalisateur, dans ce film, a voulu montrer les conséquences des gains faciles.
Le film a suscité de vives émotions du côté des cinéphiles durant sa projection. Ce film est la première réalisation de Dramane Ouédraogo jeune cinéaste.
Dans ce film, le réalisateur invite les jeunes au travail et se méfie des offres alléchantes. Pour le réalisateur, la richesse doit passer toujours par le travail si l’on veut éviter les pièges du diable.
Selon M. Dramane Ouédraogo, alias Malla, les difficultés de tournage ont été profondément financières. Réalisé à 98% à compte d’auteur, le film a aussi bénéficié de l’appui du ministère de la Culture pour sa finition.
« Nous l’avons fait à 98% sous forme de prêts. On n’avait pas d’argent pour louer tout le matériel qu’il fallait. On a dû faire avec les moyens à disposition.»
Selon le réalisateur, c’est depuis 2020 que le film a été mis en boîte. Sa production, elle, a pris deux ans, soit de janvier 2021 à février 2023.
Pour Mme Ramatou Dembélé/Traoré, cinéphile, le film est très émotif et évoque les maux des jeunes d’aujourd’hui. Selon elle, tout était parfait.
« Vraiment, c’est un bon film. On a pleuré. Les émotions étaient très fortes parce que ça parlait des maux des jeunes du continent africain. De l’immigration, du gain facile.»
Pour M. Bernard Midiou, pour la première fois en réalisation, de la qualité des images, des couleurs, de la netteté, la clarté, les scènes de nuit, les effets spéciaux, tout est impeccable. Selon lui, le film lui a beaucoup appris.
« C’est un gros soulagement. Avec ce film, on a compris la leçon que dans la vie, il ne faut pas être pressé, qu’il faut aller pas à pas, que chaque chose vient en son temps et qu’il faut juste continuer à se battre. »
Selon M. Désiré Yaméogo, cinéphile, c’est un film qui est riche à plusieurs niveaux, que ce soit sur le plan technique ou de l’écriture.
« C’est un film qui nous renseigne encore par rapport à la courte échelle. Toutes ces personnes qui se refusent à mouiller le maillot pour réussir et qui veulent passer par une courte échelle pour réussir rapidement doivent savoir que dans la nature, rien n’est donné.» a-t-il indiqué. Pour lui, pour un premier coup d’essai, c’est un coup de maître.
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