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Aminata Glez/Diallo, réalisatrice burkinabè
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Une clameur immense s’est élevée du Palais des Sports de Ouaga 2000, ce samedi 1ᵉʳ mars 2025, lors de la cérémonie de clôture de la 29ᵉ édition du FESPACO. Le verdict tant attendu est tombé : Dani Kouyaté décroche l’Étalon d’or de Yennenga avec son film « Katanga, La Danse des scorpions ».Un sacre historique pour le Burkina Faso, qui remporte cette prestigieuse distinction 28 ans après la victoire de Gaston Kaboré avec « Buud Yam » en 1997.Par André-Martin Bado

Dès les premières heures de la soirée du samedi 1er mars 2025, une effervescence particulière s’est installée aux abords du Palais des Sports de Ouaga 2000. Le public, fébrile et vêtu de ses plus belles tenues, affluait par vagues, impatient d’assister à la cérémonie de clôture de ce grand rendez-vous du cinéma africain.

L’ouverture officielle a été marquée par l’arrivée du Premier ministre burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, suivi de son homologue tchadien, Allah-Maye Halina, représentant le Tchad, pays invité d’honneur. Un moment empreint de solennité, illustrant les liens culturels forts entre les deux nations.

Après l’annonce des lauréats des différentes catégories, l’atmosphère est montée d’un cran. L’entrée du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, sous une ovation nourrie, a galvanisé le public.

Puis est venu le moment tant attendu. Martin Zongo, homme de lettres et de théâtre et membre du jury longs métrages fiction, a annoncé les trois grands prix : l’Étalon de bronze de Yennenga à « On Becoming a Guinea Fowl » de Rungano Nyoni (Zambie) et l’Étalon d’argent de Yennenga à « The Village Next to Paradise » de Mo Harawe (Somalie).

Des cris de joie ont fusé, mais les cœurs burkinabè battaient à l’unisson, impatients, fébriles Il ne restait qu’un seul prix, le plus convoité.

M. Zongo, après avoir justifié les raisons du choix du jury, lève les yeux vers le public. L’instant était solennel. La tension était palpable, chaque respiration retenue, chaque regard braqué sur la scène.

Puis, dans un souffle, d’une voix vibrante d’émotion, laisse enfin tomber :« L’Étalon d’or de Yennenga est attribué à… Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté, Burkina Faso ! »

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (à droite) remettant l'Étalon d'or 2025 de Yennega au cinéaste burkinabè Dani Kouyaté
Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (à droite) remettant l’Étalon d’or 2025 de Yennega au cinéaste burkinabè Dani Kouyaté

Un tonnerre d’applaudissements a secoué la salle. Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, dans un geste solennel, a remis le trophée tant convoité à Dani Kouyaté, visiblement ému. Un instant chargé de fierté et d’histoire, témoignant du rayonnement du cinéma burkinabè et africain.

« Cet Étalon d’or est pour le Burkina »

Sous les projecteurs, Dani Kouyaté a rendu hommage à feu Souleymane Cissé et dédié son prix au Burkina :« Je voudrais dédier cet Étalon d’or au vaillant peuple du Burkina Faso et à tous ceux qui sont morts sur le champ de bataille pour défendre notre patrie. La lutte est âpre, mais la victoire est certaine.»

Il devient ainsi le troisième Burkinabè à inscrire son nom au palmarès du FESPACO, après Idrissa Ouédraogo avec « Tilaï »1991 et Gaston Kaboré avec « Buud Yam » en 1997.

A l’intérieur du Palais des Sports, comme à l’extérieur, la fête battait son plein. Les rues de Ouagadougou résonnaient de cris de joie. Des cinéphiles échangeaient sur la symbolique de cette récompense et, partout, un même sentiment dominait : la fierté d’un Burkina Faso victorieux.

Parmi les acteurs du film lauréat, Lazare Minoungou a exprimé sa joie : « C’est un immense honneur d’avoir participé à cette œuvre. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes et, aujourd’hui, nous sommes récompensés. Merci à Dani Kouyaté ! »

Lazare Minoungou ,un acteur du film lauréat
Lazare Minoungou ,un acteur du film lauréat

Alimata Nikiéma, comédienne du film, a partagé son émotion : «Je suis très fière d’avoir joué dans ce film. Je n’ai pas eu un grand rôle, mais le plus important, c’est la qualité du film. Tout comédien aimerait jouer dans une telle production.»

Aminata Glez/Diallo alias Kady Jolie, réalisatrice burkinabè, a salué le triomphe du cinéma national : « Nous sommes très contents. C’est juste magnifique ! Merci à Dani ! Ce prix n’est pas seulement pour lui, mais pour tout le Burkina.»

Sandrine Folane, cinéphile burkinabè, a également confié son enthousiasme : « Vraiment, ce soir, nous sommes tous contents. Quand j’ai vu le film, je n’ai pas douté un instant. Je savais que Dani allait l’emporter. Le film est de qualité. Après 28 ans, c’est long, mais Dieu fait bien les choses. Le grand prix prestigieux revient à la maison, dans un contexte où le Burkina a plus que jamais besoin de cette joie.»

Sandrine Folane, cinéphile burkinabè
Sandrine Folane, cinéphile burkinabè

Une moisson de prix pour le Burkina

En plus de l’Étalon d’or de Yennenga, Dani Kouyaté a raflé le Prix du public décerné par la RTB (Radiodiffusion télévision du Burkina), ainsi que plusieurs prix spéciaux dont le Prix spécial UEMOA (long métrage fiction), le Prix Sembène Ousmane de la Fondation Ecobank

Le rideau est tombé sur le FESPACO 2025. Rendez-vous du 27 février au 6 mars 2027 à Ouagadougou pour la 30ᵉ édition.

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