Quelle justice pour le Burkina Faso? Justice traditionnelle, justice d’exception ou de bourgoisie? Ces sur ces thématiques que vont s’orienter les échanges de cette 14e édition du festival ciné Droit Libre. C’est ce qui a laissé entendre le coordonnateur Abdoulaye Diallo lors de la cérémonie d’ouverture ce samedi 8 décembre 2018. Une cérémonie riche en couleur avec la présence du co parrain Claudy Siar et des ministres en charge de la justice, René Bagoro et celui de la communication,porte parole du gouvernement Rémi Fulgence Dandjinou.
Pour la 14e année consécutive, le festival Ciné Droit Libre vient de donner le top départ d’une semaine de projection de films, de débats pour la promotion de la justice, la liberté d’expression et la paix.
Un rêve pour la promotion de la justice né il y a quatorze ans.C’est un rêve qui a existé et continue d’exister, a fait remarquer Abdoulaye Diallo, coordonnateur de Ciné Droit Libre(CDL). Le Burkina Faso a fait des progrès en matière de justice car l’expression selon laquelle” si tu fais, on te fait et puis y’a rien” est maintenant située aux antipodes de notre démocratie. Mais l’actualité brûlante du moment nous amène à convoquer la problématique de la justice, poursuit-il.M.Diallo a alors évoqué les dossiers emblématiques en cours au niveau de la justice au Burkina, marqué par celui de Norbert Zongo, le coup d’État manqué du 16 septembre, et au plan régional par le dossier Laurent Gbagbo. Selon le coordonnateur, cette semaine du 8 au 15 décembre est une tribune où la justice burkinabè sera à la barre, où la lenteur de la justice sera aussi mise à rude épreuve.
Claudy Siar de Rfi, coparrain du festival a loué l’initiative de Ciné droit libre, qui milite en faveur du droit des plus pauvres. Pour lui, ce cadre est une occasion propice pour stimuler l’esprit critique de la jeunesse et la capacité de refuser l’inacceptable. Le problème des jeunes africains c’est que nous aimons plier l’échine facilement au lieu de persévérer dans le combat. Prenant l’exemple du mouvement des gilets jaunes, le parrain démontre à souhait que seule la lutte libère. Il a aussi encouragé le public à militer pour la cause des différents maux que connait l’Afrique, à savoir, l’émigration, la pauvreté etc.
Chacun doit oser le changement en Afrique avec des actions si petites soient-elles, mais aussi avec des grands rêves même s’ils peuvent être considérés à priori, comme utopiques. La conviction du parrain est claire “c’est avec les utopistes qu’on change le monde, Ghandi, Mandela, Steeve Bico en sont des exemples”.
Pour clore son propos, le parrain Claudy Siar, a exhorté la jeunesse à se départir des haines raciales, car pour lui, aucune race n’est bonne, aucune race n’est mauvaise, nous ne sommes pas des couleurs, nous faisons tous partir de la race humaine.
La représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et l’ambassadeur du Denemark ont tour à tour pris la parole pour encourager les initiateurs de ce festival qui est sans doute un cadre pragmatique pour promouvoir la justice, et les droits humains.
Les activités de cette 14e édition du festival Ciné Droit Libre sont officiellement lancées avec une trentaine de films au programme, repartis sur dix espaces qui sont entre autres l’espace culturel Gambidi, le CENASA, l’Université Ouaga1 Pr Joseph Ki-Zerbo, l’espace Bogodogo. Des imminentes personnalités politiques et artistiques sont au rendez-vous de cette grande messe de la justice sous le thème” justice, levez-vous !”.
Kounkpo OUSSE
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