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Culture: festival Ouaga-Hambourg, «le Burkina n’est pas un pays invivable», Ardim Traoré

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La 6eme édition du festival Ouaga-Hambourg ( Allemagne) va se dérouler du 16 au 18 juin 2023 en Allemagne. Il est organisé par des burkinabè de la diaspora vivant dans ce pays. Le thème du festival est : « Place de la diaspora dans la promotion des potentialités culturelles et touristiques du Burkina Faso à l’extérieur ». Dans cet entretien accordé à Libreinfo.net, le conseiller culturel et président national du comité d’organisation du festival, M. Ardim Traoré estime que tenir un tel événement en Allemagne est une forme de résilience face à l’insécurité que connaît le Burkina depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Nicolas Bazié et Mohamed Nitiema (Stagiaire)

Libreinfo.net : Comment se prépare le Festival Ouaga-Hambourg ?

M. Ardim Traoré : Les préparatifs de ce festival ont commencé depuis quelque temps. Et l’étape de la conférence de presse (pour annoncer l’événement, ndlr) s’inscrit dans le déroulement des activités préparatoires à la tenue effective du festival.

Donc, dans un premier temps, un comité au niveau national a été mis en place, qui travaille de concert avec le comité du côté de Hambourg, en Allemagne. Dans cette ville assez culturelle vivent beaucoup de nos compatriotes.

On essaie de travailler pour offrir le meilleur de nous-mêmes aux festivaliers et à tous les partenaires qui vont nous accompagner dans ce projet.

Des acteurs des médias ont été invités à une conférence de presse. Nous avons mis à leur disposition le contenu de ce festival afin qu’ils informent largement ceux qui pourront saisir l’opportunité pour participer à ce festival.

Libreinfo.net : Pourquoi avoir initié un tel festival?

M. Ardim Traoré : Le festival a été initié pour établir un pont culturel entre le Burkina Faso et l’Europe, en particulier l’Allemagne.

Il s’agit de pouvoir non seulement contribuer à la promotion à l’extérieur de nos potentialités culturelles et touristiques mais également, par ce festival, de pouvoir inciter davantage nos compatriotes qui sont de l’autre côté à s’inscrire dans l’élan de solidarité autour du gouvernement sur les défis sécuritaires auxquels le pays fait face actuellement.

festival Ouaga-Hambourg
Le conseiller culturel et président national du comité d’organisation du festival Ouaga-Hambourg M. Ardim Traoré lors de l’interview

C’est pour nous, également, une autre forme de résilience, mais surtout, un autre message au monde entier pour qu’il sache que le Burkina n’est pas un pays invivable.

C’est un pays qui a de bonnes choses à proposer et c’est un pays qui mérite d’être visité. Voilà pourquoi nous avons jugé nécessaire d’organiser ce festival.

Libreinfo.net : Qu’est ce qui est prévu au menu de ce festival ?

M. Ardim Traoré : Le festival va durer trois jours et s’appelle « Festival Ouaga-Hambourg ». Les précédentes éditions se sont effectuées dans un format un peu simple. L’activité se tenait uniquement en une seule nuit.

En cette 6e édition, nous nous sommes dit pourquoi ne pas basculer d’une nuit culturelle à 72 heures de culture burkinabè en Allemagne. C’est l’innovation majeure de édition 2023.

Donc qui parle de 72 heures propose forcément un contenu plus riche que celui d’une nuit culturelle.

Ainsi, le premier jour sera consacré à une conférence entre des partenaires qui vont accompagner le projet, des autorités administratives, politiques qui vont également accompagner le projet, afin qu’ils puissent échanger avec nos compatriotes de la diaspora burkinabè vivant en Allemagne.

Il s’agit d’une occasion d’échanger sur des questions d’actualités, d’exposer des produits « made in Burkina ».

Le premier jour sera consacré essentiellement à cette rencontre d’échanges ; à l’issue de la conférence, ce seront 72 heures d’exposition et d’activités culturelles qui sont prévues.

Le deuxième jour sera marqué par une nuit culturelle avec des prestations d’artistes, des défilés de mode et de projection de films.

Le troisième jour sera la fin de l’exposition suivie de rencontres avec les autorités de la ville de Hambourg. Nous allons essayer de négocier des partenariats, soit des audiences auprès des autorités de Hambourg pour discuter de questions spécifiques.

Libreinfo.net : Quel regard portez-vous sur la situation sécuritaire du Burkina Faso ?

M. Ardim Traoré : La situation nationale nous met devant beaucoup de défis. Je veux parler des défis sécuritaires et humanitaires.

Cette situation suscite en nous tous un sursaut d’orgueil, un sursaut patriotique pour pouvoir quand même aller en rangs soudés dans tout ce que nous faisons afin que cette union sacrée puisse prendre le dessus sur cette situation difficile.

Et souvent, il faut se déplacer et aller ailleurs pour montrer véritablement que, mentalement, nous sommes solides, pour essayer de faire remarquer une autre forme de résilience et même peut-être partant de là, inciter au moins nos compatriotes qui sont à l’extérieur à pouvoir investir et contribuer à l’effort de guerre sur plusieurs formes.

Cela afin qu’on sache que partout où le Burkinabè se trouve, il prend à bras le corps les réalités que vivent ceux qui sont sur place ici au Burkina.

Lire aussi: Burkina Faso : « une industrie culturelle est en train de se mettre en place petit à petit », interview avec Alphonse Tougma, DG du Fonds de développement culturel et touristique

www.libreinfo.net

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