La notion du journalisme patriotique n’a pas sa place dans le métier du journalisme car elle enfreint aux règles déontologiques et d’éthique de la profession. C’est ce qui ressort des débats menés hier mercredi 18 octobre 2023 autour du thème: « Médias face aux crises sécuritaires, politiques et institutionnelles », à l’occasion de la 10è édition du festival international de liberté d’expression et de la presse
« Médias face aux crises sécuritaires, politiques et institutionnelles », c’est sous ce thème que trois panélistes à savoir Mame Diarra du Mali, Moussa Diallo du Burkina Faso et Harouna Ibrahim du Niger ont essayé de démontrer que cette notion « de journalisme patriotique » est contraire aux règles du métier.
En effet, pour la panéliste Mame Diarra Diop du Mali, « aujourd’hui, on ne peut pas parler de médias sans parler de conflits et de cohésion sociale. Ce sont des notions interdépendantes au regard du contexte que traverse les pays sahéliens. »

Ainsi, elle indique que : « le journaliste doit appréhender cette période de crise et savoir comment se positionner et savoir également la manière dont il va rendre compte dans son travail ».
De ce fait, Mame Diarra Diop affirme qu’« on est citoyen avant d’être un journaliste. Qui peut venir donc me dire que je ne suis pas patriote ? Ce terme de journalisme de patriotisme me dérange vraiment ».
Elle poursuit son questionnement en faisant remarquer qu’ « il y a plus de journalisme de propagande aujourd’hui qu’un journalisme de patriotisme ».
Quant au deuxième panéliste, Moussa Diallo, il explique que ce qui est gênant dans la notion de journalisme patriotique : « c’est le contenu qu’on y met qui pose problème. Pour ce qui est du cas du Burkina Faso, est patriote celui qui fait des éloges de ceux qui sont au pouvoir ».

En outre, il souligne que « le journaliste n’a pas pour rôle de faire de la propagande pour une partie. Si vous le faites, c’est votre choix. Le journaliste doit éviter à tout prix d’être une caisse de résonance de qui que ce soit ».
Quant au troisième panéliste, Harouna Ibrahim du Niger, il dit à propos du journalisme patriotique « il faut le dire, c’est demander au journaliste d’être propagandiste. Avant les coups d’État, les journalistes faisaient leur travail. Et aujourd’hui, on nous demande de dire tout simplement ce que les officiers qui nous dirigent veulent entendre. Et cela n’est pas du journalisme ».

Les panélistes reconnaissent que les journalistes travaillent dans un contexte assez difficile mais ils doivent être résilients.
