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Fin de l’opération Barkhane: un «non événement» selon Yéli Monique Kam, leader du M30 au Burkina

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Le président français M. Emmanuel Macron a annoncé officiellement ce mercredi 9 novembre 2022, la fin de l’opération militaire “Fin de l’opération Barkhane: un «non événement» selon Yéli Monique Kam, leader du M30 au Burkina” au Sahel. Libreinfo.net s’est entretenu avec des leaders d’organisations de la société civile du Burkina et du Niger qui appellent à la prudence quant à cette déclaration.

Par Nicolas Bazié

C’est officiel ! La force française Barkhane n’existe plus au Sahel, foi du président français M. Emmanuel Macron. Ainsi, officiellement, cette force n’est plus présente au Mali, au Burkina et au Niger.

« J’ai décidé aujourd’hui d’officialiser la fin de l’opération Barkhane (..) Nous n’avons pas vocation à rester indéfiniment sur les terrains d’opération», a affirmé le chef de l’État français lors d’un discours en marge de sa visite à la base navale de Toulon.

Selon l’Élysée, le principe est « de réduire l’exposition et la visibilité de nos forces militaires en Afrique, de se concentrer sur la coopération et l’appui (…), principalement en termes d’équipement, de formation, de renseignement et de partenariat opérationnel lorsque les pays le souhaitent ».

Cette déclaration est une très bonne nouvelle pour certains leaders d’organisations de la société civile du Burkina et du Niger contactés par Libreinfo.net. Selon Mme Yéli Monique Kam, coordonnatrice du M30 Naaba Wobgo du Burkina, cette annonce est un non événement.

Même si le président français a déclaré la fin de “Barkhane”, il faut rester très prudent, parce que le fait que la force ait quitté le Mali pour aller déposer ses valises au Niger est à étudier.

«Nous attendons de voir si ce n’est pas une forme de réarticulation » indique Mme Yeli Monique Kam qui trouve qu’il ne s’agit pas seulement de mettre fin à l’”Opération Barkhane” dans le Sahel. «Ce que nous voulons, c’est le départ de toutes les forces militaires françaises de nos territoires, conformément à la résolution 1514 de l’Organisation des Nations unies (ONU) » a précisé Mme Kam.

La résolution 1514 de l’ONU prévoit, en effet, « la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. » tout en énonçant les «principes que tous les peuples ont le droit de libre détermination.»

Qu’à cela ne tienne, la décision du président français ne répond toujours pas aux aspirations des peuples africains selon Mme Kam.

M. Lassané Sawadogo, Coordonnateur du Front de défense pour la patrie et vice-président de la Fédération des mouvements panafricains du Burkina, dit avoir du mal à faire confiance au président français M. Emmanuel Macron. M. Sawadogo soutient qu’il faut aussi mettre fin aux différentes bases militaires françaises qui sont au Burkina et en Côte d’Ivoire.

A son avis, le problème n’est seulement pas la présence de la force « Barkhane » dans le Sahel, mais « la manipulation des populations par la France.» « Dans tous les cas, soutient M. Sawadogo, tant que des militaires sont toujours dans nos pays, nous n’allons pas les laisser.»

La force « Barkhane » est fortement présente au Niger et de plus en plus de voix s’élèvent pour demander son départ. Dans une discussion qu’il a eue avec Libreinfo.net, M. Seydou Abdoulaye, Président du Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (REPPAD) et Coordonnateur national du Mouvement M62 du Niger, dit rester prudent.

«Nous espérons, déclare-t-il à Libreinfo.net, que la fin de la force « Barkhane » sera effective et que cela va donner suite à son départ du Niger et du Sahel. » Il souhaite ne pas assister à un changement de nom ; à savoir, dire que « Barkhane » est fini et voir se créer une autre force avec les mêmes objectifs cachés, consistant à toujours asseoir l’hégémonie de la France, à «dominer nos États et à faire main basse sur nos ressources.»

Au Niger, le M62 a donné un ultimatum à la force « Barkhane » de quitter le pays avant le 27 novembre 2022 affirme son coordonnateur M. Seydou Abdoulaye. Il précise : « Le 27 novembre, c’est l’anniversaire de l’assassinat de jeunes de Téra par cette même force “Barkhane”. Nous avons dit que la France sera tenue pour responsable de ce qui adviendrait si d’ici à cette date-là, la force française ne quitte pas.»

Lancée en août 2014, l’opération militaire française dénommée « Barkhane » a remplacé « Serval » au Sahel pour lutter contre les groupes armés terroristes qui sévissent au Mali, au Tchad, au Burkina, au Niger et en Mauritanie.

Cependant, le 17 février 2022, soit 8 ans après, le président français M. Macron avait annoncé le retrait de ses troupes du Mali. Et un peu plus de 9 mois après avoir quitté le Mali, la force plie, de façon officielle, ses bagages, cette fois, du Sahel.

www.libreinfo.net

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