L’année 2019 avec ses multiples remous sociaux n’ont-t-ils pas affecté l’organisation des concours de la fonction publique ? Voilà une question évidente que tout candidat au concours direct ou professionnel pourrait se poser. Depuis le 8 juillet,les guichets devraient être ouverts pour réceptionner les dossiers des candidats aux concours professionnels. Mais ce n’est pas le cas, plusieurs candidats n’ont pas trouver des gens pour réceptionner leur dossier. En effet, les gestionnaires des ressources humaines ont préféré ne pas se prêter à cet exercice pour plusieurs raisons liées surtout à leur mouvement d’humeur qui date d’un peu longtemps.
Cette année le lancement des concours de la fonction publique au Burkina a connu un véritable retard. Les potentiels candidats s’inquiétaient même de la tenue de ces concours, mais le ministre en charge de la fonction publique Pr Seni Ouédraogo a donné l’assurance.
Depuis quelques jours, c’est effectif ! Après avoir lancé les concours professionnels, le gouvernement vient de lancer les concours directs avec la particularité d’une inscription uniquement en ligne. L’inquiétude donc vient d’être levée, mais il y a encore des nuages qui planent sur le ministère. En effet, le syndicat des gestionnaires des ressources humaines sont en mouvement d’humeur avec le Professeur Ouédraogo qui dirige le Ministère.
Sans doute que ce mouvement a fortement joué dans les préparatifs de l’organisation des concours. Certes, le ministère est dans la dynamique de la numérisation, mais il n’est pas exclu que les inscriptions en lignes soient dues à ce mouvement d’humeur car déjà le 8 juillet, les commissions de réception des dossiers pour les concours professionnels n’ont pas fonctionné.
Nous avons contacté le ministère de la fonction publique qui a confirmé que ces commissions n’étaient pas fonctionnelles mais le Directeur Général des ressources humaines recevait à son niveau les dossiers envoyés par voie hiérarchique et il s’apprêtait à recueillir un dossier.
Les gestionnaires des ressources humaines ne se reconnaissent pas dans les communiqués d’ouverture des concours professionnels
Le syndicat pour sa part, accuse le ministre de plusieurs faits : Selon Souleymane Zoromé, Secrétaire Général du syndicat national joint au téléphone par libreinfo.net, les gestionnaires des ressources humaines ne se reconnaissent pas dans les communiqués d’ouverture des concours professionnels qui ont été élaborés par des collaborateurs du ministre sans impliqués les acteurs clés que sont les directions des ressources humaines. « Avec des coûts inimaginables, les acteurs proches du ministre ont été hébergés dans un hôtel pour élaborés des projets de communiqués au détriment des acteurs clés qui sont dans les directions des ressources humaines; qui ne sont pas au courant, qui n’ont pas su dans quelles conditions ces projets ont été élaborés »,nous dit M. Zoromé. Et donc, ils ne se reconnaissent pas dans ces projets de communiqués. C’est ce qui explique selon lui, le fait que ceux qui se sont présentés dans les directions des ressources humaines pour déposer n’ont pas pu deposer. De son avis, il y a vice de forme en matière de procédure pour élaborer les projets de communiqué.
Outre ces faits, le syndicat avance des raisons de légalité pour l’organisation des concours. Souleymane Zoromé et ses camarades expliquent que : « la plupart des bases juridiques qui permettent d’organiser les concours ne sont pas à jours. Nous avons demandé de revoir ce problème de légalité, il y a un besoin de revoir les textes pour les adapter à la loi 081 et le décret 437 qui organisent les concours et les questions de rétribution. La grosse inquiétude aussi, c’est le bilan de l’organisation des concours de l’année 2018 qui ne s’est pas tenu car, il y a vraiment des problèmes avec l’implémentation de la correction électronique »,explique M. Zoromé.
L’autorité n’a pas voulu aller au bilan. Il y a aussi le protocole d’accord signé en août 2017. L’autorité continue de refuser de regarder de près et veut forcement continuer. Il y a une absence totale de dialogue, nous confie Souleymane Zoromé.
Dans quelle condition va se tenir les concours cette année ?
A cette question, le secrétaire général du syndicat précise que « c’est dans un cafouillage total, un désordre que cette année, l’autorité a pris l’option d’organiser les concours, et les gestionnaires des ressources humaines ne veulent pas être complice. C’est pourquoi, nous nous démarquons depuis l’élaboration des communiqués; qui du reste, porte les stigmates de fraude ».
« Depuis 2018, les concours sont sans fondements juridiques, portent les stigmates de fraude et d’irrégularité. C’est le même procédé cette année, tous les concours sont attaquables pour être annulé parce qu’il n’y a pas de base juridique. Vous vous rappelé que la magistrature a été annulée en 2018? », s’indigne M. Zoromé.
Tous les concours sont attaquables pour être annulé parce qu’il n’y a pas de base juridique
A la question de savoir quel sera l’avenir des concours de la session de 2019, Souleymane Zoromé demande de renvoyer la question au ministre de la fonction publique qui, depuis son arrivée au ministère manque de prévision et ce, malgré l’existence d’un syndicat à la fonction publique qui gère les questions des ressources humaines, des concours, des carrières et des retraites.
Le Secrétaire Général du SYNAGRH lance un appel au président du Faso et au premier ministre qui doivent faire entendre raison au ministre de la fonction publique, afin qu’il noue le dialogue avec le syndicat et de trouver des solutions parce que ceux qui le conseillent à intimider, à menacer les agents et les leaders syndicaux ou faire des réquisitions musclées avec l’aide de la police et de la gendarmerie, ne font qu’approfondir la crise qui n’est pas à son honneur, conclut M. Zoromé.
El Bach
Correspondant
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