Dans le milieu du football, le racisme devient très préoccupant , un phénomène qu’il faut absolument combattre selon Pascal Yougbare. Dans un entretien accordé à Libreinfo.net, le 19 juillet 2021, le Directeur technique national (DTN) par intérim de la Fédération burkinabè de football (FBF), Pascal Yougbaré, donne son opinion sur le racisme de façon générale et en particulier dans le milieu du football, avec notamment les joueurs africains qui en sont victimes.
Par Soumaila Sana
C’est un phénomène toujours d’actualité, le racisme a la peau dure sur l’ensemble des continents où se pratique le sport particulièrement le football. C’est le constat que fait le Directeur technique national (DTN) intérimaire de la Fédération burkinabè de football, Pascal Yougbaré.
Pour lui, si l’on fait l’historique, dans les années 1945 avec les nations fascistes, l’on a pu constater ce racisme dans les Etats mais aussi au niveau des instances dirigeantes avec le cas des athlètes noirs.
Par la suite, dit-il, il y a eu une traversée de quelques dizaines d’années sans que le phénomène ne soit aussi exacerbé comme on le constate aujourd’hui. « Ces dernières années ont été très caractéristiques. Mais il faut le dire, ce phénomène de racisme envers les Noirs, moins observable en Afrique, est un problème de couleur, avec la race blanche qui s’acharne sur la race noire. Le problème est lié à l’éclosion du football africain et américain », foi du directeur technique national par intérim.
C’est parce que le football noir s’exporte aujourd’hui et il a de la valeur et une visibilité qu’on constate le racisme, ajoute t-il« Cela est déplorable qu’au moment où la race noire participe à l’animation du sport au plan international, il y ait malheureusement de tels comportements envers eux ». Le racisme, selon M.Yougbaré, s’exprime de plusieurs manières. En exemple, il y a les actions du public dans les tribunes, le phénomène des réseaux sociaux qui joue sur les performances des athlètes et le phénomène qui passe après, notamment tout ce qui se dit après par rapport aux résultats comme ce qu’ont subi les trois joueurs de l’équipe nationale de l’Angleterre après la finale de l’Euro 2021 face à l’Italie.
Agir pour combattre le racisme
Pascal Youbaré est convaincu qu’il faut se lever et combattre le phénomène parce qu’il y a suffisamment de cas concernant des joueurs africains. Les cas les plus proches, a-t-il cité, sont ceux de l’international Ivoirien Yaya Touré victime de chants racistes et de cris de singe le 23 octobre 2013 lors de la victoire de Manchester City sur la pelouse du CSKA Moscou. L’on se rappelle également du Ghanéen, Soulé Mountary le 30 avril 2017 à Cagliari en Italie où il a même été expulsé par l’arbitre avec un carton rouge.
D’autres joueurs notamment comme l’international Burkinabè, Issoufou Dayo, en a été victime à l’As Berkane au Maroc lors d’un match de championnat le 9 juillet 2021, qu’il faut aussi déplorer et condamner.
Des mesures fortes ont été prises pour lutter contre le racisme. En termes de mesures prises pour des sanctions, M. Yougbaré explique que lors de la coupe du monde Russie 2017, la Fédération internationale de football et associations (FIFA), en collaboration avec l’UEFA, a mis un dispositif règlementaire qui consiste à donner plus de pouvoir aux arbitres d’agir pendant le match. « Lorsqu’il y a des situations de racisme, l’arbitre est autorisé à arrêter le match, une fois, deux fois et la troisième fois, il doit arrêter définitivement le match », a-t-il relevé.
Le 20 mars 2021, le président de la FIFA, Gianni Infantino avait déclaré que, « la lutte contre le racisme au niveau mondial sera une affaire de la FIFA ». Un plan d’action qui va de 2020 à 2025 a même été élaboré et dans le contenu, il existe des mesures contre le fléau.
La sensibilisation continue
Des directives ont été données aux différentes confédérations et fédérations de football dont la Confédération africaine de football (CAF).
Et les mesures sont plus préventives que répressives. « La raison évoquée, est que l’on a affaire à un grand public passionné. Il faut des mesures organisationnelles au niveau des instances des confédérations pour pouvoir endiguer le racisme », a-t-il martelé.
A la Fédération Burkinabè de Football (FBF), il y a des dispositions au niveau du code d’éthique qui déclinent les ambitions de lutter contre le racisme et incite toutes les structures organisationnelles à prendre les mesures nécessaires pour maitriser ce phénomène.
En somme, relève M. Yougbaré, c’est par la sensibilisation qu’on arrivera à montrer au monde entier que la race noire à sa part de contribution dans l’éclosion du sport et surtout au niveau du football. « On ne peut aimer le fruit du Néré et détester l’arbre », a-t-il conclu par cet adage africain.
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