La France et ses partenaires européens annoncent le jeudi 17 février 2022 , leur retrait militaire au Mali. Ils souhaitent toutefois rester dans la lutte contre le terrorisme avec les autres pays voisins dans la région du Sahel.
C’est officiel, le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait des troupes françaises sur le sol malien ainsi que les militaires européens de la force spéciale Takuba. C’était au cours d’une conférence de presse jeudi 17 février 2022.
Dans la foulée de cette annonce, Emmanuel Macron a déclaré que les forces spéciales Takuba seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali.
Ce retrait se traduira par la fermeture des emprises de Gossi, de Ménaka et de Gao. Le président français précise que durant cette période, la France maintiendra ses missions de soutien au profit de la Minusma (la force onusienne au Mali ndlr).
Selon le président français, les Européens ne partagent pas la stratégie et les objectifs cachés de la junte malienne.« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés.
C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir », a déclaré le président Macron.
Emmanuel Macron réfute l’idée d’échec militaire français au Mali. Pour lui ,la force Barkhane a engrangé des victoires dans la lutte contre le terrorisme, dont l’élimination de l’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en juin 2020. «Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervention? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’État malien» fait savoir le président Macron.
«Nous pouvons venir en aide, appuyer, éviter le pire, c’est ce que nous avons fait. C’est pour cela que je pense que nous avons réussi cette mission. Mais le rôle de la France n’est pas de se substituer aux Etats de la région, quels qu’ils soient, et où que soit la région. »
De son avis l’erreur pour les militaires européens, c’est de demeurer statique dans des combats qui ne relèvent pas de la lutte contre le terrorisme au moment où les terroristes se réinventent et modifient leur stratégie. «La France n’oublie aucun des 53 soldats tombés au Sahel qui se sont sacrifiés pour la liberté et j’ai une pensée pour leurs familles», a conclu le président français.
Présent à cette conférence ,le président sénégalais, président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall exprime son regret de ce retrait français sur le sol malien.« Nous comprenons cette décision », a déclaré le président du Sénégal