Les forces spéciales françaises ont entamé leur départ du Burkina Faso. Les militaires de l’Opération Sabre avaient un mois à compter du 18 janvier 2023 pour quitter le pays sur injonction des autorités de la Transition.
Par La Rédaction
C’est à croire qu’aucun pays du Sahel ne veut encore les services des forces françaises.
Malgré la menace grandissante du terrorisme aux frontières de plusieurs pays de la sous-région, la France cherche une terre d’accueil pour ses troupes spéciales sommées de quitter le Burkina dans un délai d’un mois.
Tous les observateurs prédisaient la Côte d’Ivoire comme la future destination des troupes françaises.
A l’évidence, le sujet a certainement été évoqué au déjeuner entre le président ivoirien Alassane Ouattara et le Français Emmanuel Macron, le 25 janvier 2023 à Paris.
Jusqu’à ce jour, il n’y a aucune idée claire du pays qui devra les accueillir; mais il est question d’une centaine de soldats qui pourraient rester dans la zone de Tillabéry au Niger. C’est une zone dans laquelle sévit l’État islamique au grand Sahara (EIGS).
La Côte d’Ivoire n’est toujours pas exclue tout comme le Niger. Ces deux pays considérés, à tort ou à raison, comme les bien-aimés du président Macron, ne se bousculent pas non plus pour accueillir les forces spéciales françaises. Le Tchad aussi ou se trouve une partie des forces françaises ne s’est pas officiellement prononcé.
Qu’est ce qui explique cette réticence des pays du Sahel ou du Golfe?
Premièrement, il faut prendre en compte les manifestations (contagieuses) de la jeunesse africaine, de plus en plus grandissantes, contre la politique française en Afrique.
Il y a également que la présence de ces forces spéciales françaises est considérée comme un vrai motif de crise socio-politique entre les sociétés civiles et leurs dirigeants.
Ce n’est donc pas les présidents qui ont de longs règnes au pouvoir ou ceux qui veulent briguer des troisièmes mandats qui vont s’attirer les foudres de leurs jeunesses et de leurs opposants politiques en proposant d’accueillir dans leurs pays ces forces spéciales.
Depuis l’arrivée d’une partie de la force Barkhane au Niger en 2022, plusieurs organisations de la société civile ne cessent de manifester leur désapprobation avec les dirigeants nigériens.
Outre ces observations, il faut aussi tenir compte de ce sentiment de «louvoiement» attribué à la France et à ses soldats dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, accusés qu’ils sont de « soutenir» indirectement l’ennemi.
Enfin, tous les pays de la région ont peur de l’effet de représailles des groupes armés terroristes. En effet, ces derniers n’hésitent pas à menacer les pays où se trouvent les intérêts français.
Ainsi, les forces spéciales françaises sont-elles «persona non grata» un peu partout dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest ?
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