Ce vendredi 4 août 2023, devant les médias, un an après sa création, le Front Patriotique a animé un point de presse pour présenter le bilan de ses activités. Occasion pour l’organisation de jeter un regard critique sur la situation nationale avant d’évoquer des perspectives.
Le Front patriotique, un an après sa création, a commémoré son 1er anniversaire ce vendredi 4 août 2023. A cet effet, l’organisation a procédé à la relecture des statuts, l’élaboration d’un mémorandum politique révisé et le bilan des activités.
En effet, le Front patriotique est un regroupement de partis politiques, de mouvements citoyens et d’organisations de la société civile dont la création a été inspirée du contexte de fragilisation des institutions de la République, marqué par une instabilité socio-politique.
C’est ainsi qu’après avoir été porté sur les fonts baptismaux, le Front Patriotique s’est fixé pour objectif principal : « Mobiliser l’ensemble des forces sociales, politiques et citoyennes, les personnes ressources, les leaders d’opinion, pour un sursaut patriotique en vue d’éviter à notre pays un passage à vide transitionnel aux conséquences historiques gravissimes dont la déliquescence de l’Etat, le chaos sécuritaire, humanitaire, économique et social » explique le secrétaire général du Front Patriotique, Athanase Boudo.
Le Front patriotique a présenté son bilan fait, entre autres, l’existence d’une plateforme de lutte, la gestion de dossiers judiciaires de certains membres, la pétition pour la dissolution des OSC qui menaient des activités à caractère politique etc.…
Concernant la situation nationale depuis l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR 2), le Front patriotique a donné sa lecture de la gestion des affaires publiques dans le pays.
Il a d’abord rappelé que « le Front Patriotique (FP) a accueilli avec satisfaction et soutenu l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration MPSR 2 face aux dérives inquiétantes observées sous la gouvernance du MPSR1 ».
Toutefois, le Front patriotique a fait savoir que « si l’avènement du MPSR2 a suscité autant d’espoir, force est de constater qu’aujourd’hui il y a des dérives graves ». Précisément, le FP a dénoncé « le caractère non-exclusif de la gouvernance ; la division du peuple par la catégorisation des citoyens burkinabè en patriote et apatride ; le non-respect des libertés fondamentales acquises de hautes luttes par les masses populaires ; des enlèvements et détentions arbitraires de citoyens ; des exécutions extrajudiciaires ; l’exacerbation de la corruption ; le développement du népotisme ; une inflation galopante vis-à-vis de laquelle on observe une indifférence incompréhensible des autorités ; des obstructions flagrantes et inadmissibles à des décisions de justice » a relevé l’organisation.
En ce qui concerne la justice, le secrétaire général du Front, Athanase Boudo s’est interrogé : « comment comprendre que le MPSR2 qui a dénoncé la haute trahison dont s’est rendu coupable le MPSR1 en foulant aux pieds les décisions de justice en rapport avec la venue au Burkina Faso du président Blaise Compaoré se retrouve aujourd’hui à être l’auteur d’obstruction aussi grave et inadmissible de décisions de justice en lien avec l’affaire dite de la guérisseuse de Komsilga ? »
Après le secrétaire général du Front patriotique, ce fut, le tour du secrétaire à l’information et aux relations extérieures du FP, Gervais Nadembega, de soutenir que « le MPSR2 est en mode marche arrière », du point de vue de la gouvernance.
Il s’est expliqué en ces termes: « la gouvernance, si on fait une comparaison de véhicule, le pouvoir de Roch a fait beaucoup de sorties de pistes (…) Le MPSR1, avec Damiba à sa tête, a bloqué le moteur. (…) Avec la remise en cause des décisions de justice (…) le MPSR2 est en mode marche arrière… ».
Mieux, il soutient que « la transition actuelle ne doit pas être une transition de trop », les conférenciers ont invité le président Ibrahim Traoré à considérer les propositions du Front patriotique dans sa lettre du 29 mai 2023.
Dans cette lettre, le président de la transition a été invité « à poursuivre la mobilisation générale de tout le peuple et instaurer un système de défense populaire, pour assurer la victoire sur le terrorisme, et pour éviter que ne s’installe à nouveau dans le pays une situation de faiblesse et de déshérence de l’Etat et des institutions de la République ».
L’organisation suggère au capitaine Traoré, de « convoquer dans les plus brefs délais de nouvelles Assises nationales inclusives avec la participation des forces sociales légitimes et représentatives, pour une transition inclusive et consensuelle ».