Dans un communiqué publié le vendredi 20 mai 2022, le Président en exercice du G5 Sahel, Mahamat Idriss Déby Itno, dit regretter la décision de Bamako de se retirer de l’institution. Cette décision a été prise « sans consultations préalables ». Il appelle le Mali à reconsidérer sa position.
Par Daouda Kiekieta
Pour le Président Mahamat Idriss Déby Itno, la décision du retrait du Mali du G5 Sahel est « lourde de conséquences ». Il estime que cette décision a été prise « sans consultations préalables ». C’est pourquoi, il dit « mettre tout en œuvre pour préserver l’unité et la cohésion du G5 Sahel, un instrument de coopération irremplaçable en matière de mutualisation d’efforts, des moyens et d’actions de ses Etats membres face aux défis de développement et de sécurité ».
Par ailleurs, il a laissé entendre qu’aucun pays des « Etats sahéliens », seul, ne peut faire face au terrorisme qui ne « cesse de s’étendre au-delà du Sahel pour toucher les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest ».
« L’heure est extrêmement grave pour laisser le G5 Sahel se disloquer », ajoute le communiqué.
« Le Président en exercice exhorte la République du Mali à reconsidérer sa position pour permettre aux efforts en cours visant à apporter une solution à ses préoccupations », conclut le communiqué
Le Mali annonçait le 16 mai dernier, son retrait de tous les organes et instances du G5 Sahel, pour protester contre le refus qui lui est opposé d’assurer la présidence de cette organisation des pays du Sahel touchés par le phénomène du terrorisme.
Cette décision avait suscité une vague de réactions de certains présidents comme celui du Niger. Mohamed Bazoum avait proclamé le deuil du G5 Sahel avec le retrait du Mali, en déclarant, dans un entretien accordé aux journaux « La Croix » et « L’Observateur », que: « Le G5 Sahel est mort ».
Joseph Borrell, Haut représentant de l’Union Européenne a déclaré le 16 mai 2022 que l’organisation européenne regrette le retrait du Mali du G5 Sahel.
Il avait indiqué que l’Union européenne ne peut que s’inquiéter davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations, au Mali et dans la sous-région.
Le G5 Sahel a été créé à Nouakchott en Mauritanie en février 2014. Cette organisation de lutte antiterroriste a vu le jour lors d’un sommet des chefs d’État de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Sa convention a été adoptée et signée en décembre 2014 lors du sommet suivant, toujours dans la capitale mauritanienne
