Le centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique, (CIFDHA) a organisé un café citoyen ce samedi 14 novembre 2020 avec les jeunes à Gaoua dans la salle de conférence de l’Hôtel Nongtaaba . Des panels et échanges à bâton rompu ont été les temps fort de cette activité qui s’inscrit dans le cadre du programme Présimètre.
Par Le Maestro, Correspondant Poni
Ils étaient nombreux ces jeunes issus de structures associatives qui ont répondu présent à ce café citoyen. Pendant près de deux heures, des communications et échanges ont lieu autour du thème « jeunesse et militantisme associatif et syndical ».
A l’entame de l’activité, une communication introductive sur la plateforme « Le Présimètre » a été animée par Thomas Ouédraogo, webmaster à DIAKONIA. M.Ouédraogo a présenté « Le Présimètre comme un programme de renforcement de la redevabilité politique et économique. Selon lui, il s’agit d’un monitoring citoyen des politiques publiques à travers les TIC. C’est en tout, une plateforme impartiale de dialogue et de veille citoyenne qui travaille avec 15 partenaires. Le Présimètre évalue les engagements pris par le pouvoir en place. Pour, cela elle vérifie les actions du gouvernement et compare les réalisations avec les engagements. Thomas Ouédraogo a donc invité les jeunes à s’inscrire à la plateforme en vue d’une participation à la veille citoyenne.
A la suite de la communication de Thomas Ouédraogo, trois panels ont été animés sur le thème du jour
Le directeur régional en charge de la jeunesse du sud ouest,Iminazi Somda est intervenu sur le militantisme associatif. M.Somda a fait l’etat des lieux des structures associatives de la région du Sud-ouest. Il indique que la plupart des jeunes de nos jours confondent la vie associative et économique. « Quand on parle d’association, les jeunes qui s’impliquent s’attendent à être rémunéré pour une quelconque actions menées » a-t-il regretté. Il a invité les jeunes à s’approprier les services de la direction régionale et celles provinciales en charge de la jeunesse.
Le sous-thème sur le militantisme syndical a été décortiqué par le secrétaire de la Fédération des Syndicats Nationaux des Travailleurs de l’Education et de la Recherche (F-SYNTER) section de Gaoua ,Sansan Bienvenue DA. Pour lui, le syndicaliste appartient à un corps de métier du public ou privé. Selon M. Da, le militantisme associatif et le militantisme syndical se rejoignent en ce sens que c’est le sacrifice de l’individuel dans le collectif. « Le militantisme syndical défend les intérêts dans un cadre bien donné. La coalition est nécessaire, elle aboutit à un résultat meilleur » a-t-il indiqué.
Présent à ce café citoyen, le Président de la coordination régionale de la jeunesse, Ollo Olivier Kambou s’est réjoui de la forte mobilisation des jeunes. « Les jeunes occupent un fort pourcentage de la population du Burkina. Malheureusement, ils sont absents dans les sphères de décisions. Les jeunes prennent conscience de plus en plus de la nécessité de leur représentativité dans les hautes instances du pays. L’insurrection de 2014 y est pour quelque chose » a déclaré M. Kambou.
Les femmes étaient fortement représentées. La coordonnatrice régionale des femme Elodie Da, quant à elle, encourage ses sœurs surtout la frange jeune à plus d’engagement sur les questions d’intérêt national.
Elisée Kam , étudiant en science biologique appliquée, président de l’Initiative Républicaine pour l’Intégrité et la Solidarité, (IRIS) apprécie positivement cette opportunité qui est donnée aux jeunes de pouvoir s’approprier du syndicalisme et du monde associatif. « J’ai compris qu’être syndicaliste, ce n’est pas être en guerre avec l’état. Être syndicaliste, c’est défendre l’intérêts général » nous confie Elisé Kam.
Pour le coordonnateur du Programme au niveau du centre d’information et de formation en matière des droits humains en Afrique (CIFDHA), Tegwendé Fabrice Guéné ,l’objectif recherché à travers ce café est de désacraliser la question de militantisme et de faire ressortir son importance pour la société entière. « L’essentiel est que nous puissions faire comprendre à la jeunesse qu’elle a sa pierre contributive à travers un engagement militant. Nous sentons un véritable intérêt pour la question et nous sentons leur engouement. Le message est reçu et notre objectif est atteint » s’est-il réjouit.