Le chef d’état-major général des armées (CEMGA), le Colonel-major Célestin Simporé, a remis le drapeau de Commandement des troupes de la gendarmerie nationale au lieutenant-colonel Kouagri Natama. C’est ce 10 octobre 2023 au cours d’une cérémonie, sobre mais hautement symbolique.
Avenue du Président Thomas Sankara, quartier Paspanga de Ouagadougou. En cette matinée du 10 octobre, des invités, des officiels militaires et paramilitaires, des parents, des amis, ont convergé vers l’état-major de la Gendarmerie nationale à l’occasion de la cérémonie de prise de commandement du nouveau chef.
Aux environs de 9 heures, pendant que toutes les forces armées nationales sont représentées à la tribune officielle parée des couleurs nationales, un roulement de tambour se fait entendre. « Garde A vous ! Portez ! Armes ! Présentez ! Armes ! » Puis à nouveau le roulement de tambour.
C’est alors que l’on aperçoit l’ancien patron de la gendarmerie, le lieutenant-colonel Evrard Somda qui avance vers la place réservée au drapeau national.
Après le salut du drapeau, entre les crépitements des flashs des journalistes, il rejoint sa place dans les tribunes. Il ne reste qu’une place entre les deux officiels.
Quelques minutes plus tard, encore un roulement de tambour, un véhicule noir de type 4X4 avance et s’immobilise les phares légèrement allumés. C’est le Colonel-major Célestin Simporé, chef d’état-major général des Armées, qui en descend.
La fanfare de la garde nationale l’accueille. L’assistance se met débout. Le Colonel-major Célestin Simporé avance jusqu’au devant du drapeau national.
Le Dytaniè est solennellement entonné par la fanfare pendant que toute l’assistance est toujours debout, certains la main sur le cœur et les hommes de tenue, eux, marquent le salut militaire.
L’hymne national terminé, le Colonel-major Célestin Simporé, par des pas cadencés, procède à la revue des troupes et repart occuper la seule place de la tribune officielle qui restait. Tout semble être bien orchestré.
La prise de commandement
A nouveau, l’on entend : « Garde à vous ! Portez ! Armes ! Présentez ! Armes ! » Le chef d’état-major général des Armées appelle le nouveau chef de la gendarmerie à ses côtés. Le roulement du tambour accompagne le drapeau national devant le colonel-major Célestin Simporé.
« Officiers, sous-officiers de la gendarmerie nationale, de par le président du Faso, vous reconnaîtrez désormais pour chef, le lieutenant-colonel Kouagri Natama, ici présent. Vous lui obéirez en tout ce qui vous commandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes du Burkina Faso ».
Telle est la formule par laquelle le chef d’état-major général des Armées, le Colonel-major Célestin Simporé a installé officiellement et solennellement, le chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Kouagri Natama. Le drapeau national en mains, il est désormais le nouveau chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
Après cette prise de commandement, le lieutenant-colonel Kouagri Natama se met immédiatement en action. Roulements du tambour majeur. Puis, il ordonne : « Garde à vous ! Présentez ! Armes ! « Portez ! Armes ! » Et c’est parti. Le lieutenant-colonel Kouagri Natama prend ainsi les commandes de la gendarmerie nationale.
Le défi qui saute à l’œil
Face à l’immensité de la tâche, le chef d’état-major entrant de la Gendarmerie nationale a identifié les défis à relever. Ils sont au nombre de quatre.
« Le premier défi qui saute à l’œil, c’est évidemment le défi sécuritaire », souligne, le lieutenant-colonel Kouagri Natama.
Pour lui, sa prise de commandement intervient dans un contexte sécuritaire difficile sur fond de crispations pour certains personnels.
Une situation exacerbée par l’influence des réseaux sociaux, au point de laisser planer l’idée d’une éventuelle dissolution de l’institution Gendarmerie. « Du haut de cette tribune, je voudrais vous rassurer, officiers, sous-officier, gendarmes auxiliaires qu’il n’en est absolument rien ! » a-t-il déclaré.
Le premier défi pour le chef d’état-major de la Gendarmerie porte sur leurs pratiques de communications. « Nous allons travailler à préserver le moral de nos hommes par une circulation fluide de l’information vraie », souligne, le lieutenant-colonel Kouagri Natama.
Le deuxième défi, selon lui porte sur l’image. « Il s’agit pour chaque gendarme quelle que soit sa position, de garder à l’esprit, la préservation de l’image de marque d’une gendarmerie républicaine dotée de fortes traditions héritées de nos devanciers ».
Le troisième défi est en lien avec les opérations de reconquête du territoire national. « Nous renforcerons notre engagement dans la lutte auprès de nos frères d’armes, des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et des laborieuses populations sur l’ensemble du territoire.»
Quant au quatrième défi, il est d’ordre professionnel. « Nous poursuivrons les réformes internes nécessaires en cohérence avec les orientations et priorités nationales, aux fins d’être plus efficaces et efficients. Il va s’agir de conduire et finaliser la relecture d’un nombre de textes y relatifs. A cela s’ajoute la finalisation de certains projets importants tels que l’Ecole Nationale des Sous-Officier de Gendarmerie (ENSOG), le Centre de la Gendarmerie Nationale à Gaoua », soutient-il.
Il entend placer la cohésion au centre de son commandement. Et selon lui, cette cohésion est d’abord en interne, et ensuite avec les « confrères » militaires et paramilitaires avec qui, le corps partage des parcelles de responsabilités en matière de défense et de sécurité intérieure.
Le nouveau pilote de la gendarmerie a terminé son allocution en indiquant que « la réussite de nos missions passe nécessairement par l’accroissement de nos effectifs et le renforcement des équipements de nos unités à tous les niveaux ».