A l’appel d’organisations syndicales, les agents de l’Etat observent depuis lundi 16 mars, une grève générale de 120h (cinq jours) caractérisée notamment par un arrêt de travail. Dans le secteur de la santé, ce mot d’ordre est suivi. Il en est ainsi à Ziniaré où le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) urbain n’offre même pas un service minimum aux patients. Tel est, du moins, le constat fait le mardi 17 mars.
Par Alassane Ouédraogo (collaborateur particulier)
Il était 12h50 mn ce mardi 17 mars, quand, l’équipe de Libreinfo.net arrivait dans l’enceinte du CSPS urbain de Ziniaré. Dès l’entrée du Centre, c’est un parking vide d’engins que l’on découvre.
Trois dames dont l’auxiliaire de la pharmacie du CSPS trouvées sur place se montrent réservées, par rapport à la question de savoir si l’offre de services est effective dans ce CSPS. Une d’elle se contentera de laisser entendre : « On ignore si les agents continuent de travailler, le mieux c’est de rentrer à l’intérieur se renseigner ».
Plus loin dans la cour du CSPS, une stagiaire assise sur sa moto, nous confie être venue trouver, elle aussi, les services vides. Au sujet de l’existence d’un service minimum, elle dit ne rien en savoir, avant de révéler : « Il y avait une ‘’tantie’’ (infirmière, Ndlr), qui s’était proposée comme volontaire pour venir assurer le service, c’est pourquoi je suis passée aujourd’hui pour voir ».
Dans les salles du dispensaire, le constat laisse pantois : la salle de consultations, celle des soins, et même la maternité, étaient toutes fermées ! Nous avons vainement tapé à la porte de toutes ces salles.
Les salles d’hospitalisation, elles, étaient closes à moitié, sans toutefois la moindre présence humaine.
Tout porte à croire qu’aucun service n’est offert dans ce CSPS, en raison de la grève de 120h. Mais, semble-t-il, certains agents viennent momentanément sans rester longtemps. C’est du moins, ce que nous a confié l’auxiliaire de la pharmacie locale, en ces termes : « Les matinées, le personnel vient travailler souvent. Maintenant comme c’est une question de volontariat, personne ne peut être affirmatif sur l’effectivité de ce service minimum ».
Signalons que cette situation intervient dans un contexte de propagation de la maladie à coronavirus, même si aucun cas n’est encore enregistré à Ziniaré. A ce jour, les autorités sanitaires depuis Ouagadougou font état de 27 personnes atteintes, dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Houndé, par cette maladie. Une d’elles est même décédée ce jour, 18 mars. La situation est donc à prendre très au sérieux à tous les niveaux, en particulier au niveau des services de santé !