Larissa Nikiema dite « Adja la guérisseuse de Komsilga », poursuivie pour des faits d’incitation à la séquestration de la victime Amidou Kanazoé, a plaidé non coupable ce mercredi 6 septembre 2023 au tribunal de grande instance de Ouaga 2. Elle donne sa version des faits.
Par Daouda Kiekieta
Elle est poursuivie dans ce procès pour des faits d’incitation à la séquestration. Elle, c’est Larissa Nikiéma dite «Adja la guérisseuse de Komsilga ».
A la barre, « Adja la guérisseuse de Komsilga » ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Devant les juges, elle dit n’avoir pas donné l’ordre à ses employés de bastonner la victime Amidou Kanazoé.
« Je leur ai dit de l’amener (la victime, ndlr) sur le site parce que ce jour-là, j’avais beaucoup de malades à soigner. Et, tard dans la nuit, c’est mon papa qui m’a informée que le monsieur a été bastonné par les jeunes », relate Larissa Nikiema, principale accusée dans ce procès.
« J’ai eu des pincements au cœur lorsque j’ai été informée que Amidou Kanazoé a été bastonné. Pour apaiser les choses, j’ai endossé la responsabilité parce que je considère mes employés comme mes enfants », a-t-elle déclaré.
A l’en croire, ceux qui ont commis ces faits ont été sanctionnés. « Le lendemain, lorsque ces derniers sont venus sur le site, je leur ai tout simplement dit de quitter mon site et que je ne veux plus travailler avec eux » argumente Larissa Nikiema.
A leur tour, les jeunes accusés de ces faits affirment avoir agi parce que la victime aurait enfreint à des règles édictées sur le site. Ils reconnaissent avoir agi sans l’aval de leur cheffe, la guérisseuse en question.
« Amidou Kanazoé est venu à notre lieu de travail et il est allé vers un marigot sans autorisation (…). Nous avons voulu savoir ce qu’il était venu faire au bord du marigot. Il a refusé de dire ce qu’il était venu faire. C’est ainsi que nous avons décidé de le bastonner pour qu’il dise la vérité », raconte Amidou Barry, l’un des prévenus.
« Parlant de votre marigot auquel on doit accéder sous autorisation de votre patronne, si moi je viens là bas et que je me dirige vers ce lieu sans le savoir, qu’est-ce qui pourrait m’arriver ? », questionne le juge.
Le prévenu Amidou Barry de répondre : « Monsieur le président, lorsqu’on voit quelqu’un qui s’est égaré on sait ». Est-ce qu’il y a des indications qui montrent que l’accès au marigot est interdit ? rétorque le juge.
Pour sa part, la victime Amidou Kanazoé dit s’être rendu sur le site de la guérisseuse de Komsilga pour se faire soigner.
« Comme c’était ma première fois, je ne savais pas exactement où la guérisseuse se trouvait. Je me suis dirigé vers le marigot (lieu interdit). Là, je montrais aux gens des sacrifices à faire. Des jeunes sont venus me chercher » explique la victime.
Elle ajoute : « Ils m’ont conduit chez Adja. J’avais la somme de 5000 FCFA sur moi que je lui ai tendu tout en lui demandant de me bénir. Elle a dit aux jeunes de me conduire vers les autres malades et qu’elle allait finir avec certains malades avant de venir m’écouter. (…). Les jeunes m’ont emmené dans un autre endroit et ont commencé à me bastonner avec des fils ».
Larissa Nikiema est poursuivie dans ce dossier avec 8 autres prévenus pour des faits de « séquestration, coups et blessures volontaires avec préméditation, atteinte à la vie d’autrui » sur la personne de Amidou Kanazoé.