Les juges ont rejeté ce mercredi 9 août 2023 la demande de liberté provisoire des prévenus dans l’affaire dite «guérisseuse de Komsilga».
Par Daouda Kiekieta
Au premier jour du procès de l’affaire dite « guérisseuse de Komsilga », les juges ont rejeté la demande de liberté provisoire formulée par les avocats des neuf prévenus dont Larissa Nikiema, la « guérisseuse».
Dans leur argumentaire, les avocats des prévenus ont estimé que des patients de la guérisseuse « souffrent actuellement » sur son site de soins traditionnels à Komsilga, une commune située à une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest de Ouagadougou.
Une trentaine de personnes seraient déjà mortes en l’absence de la guérisseuse selon les avocats des prévenus, qui rassurent qu’une fois en liberté, « la guérisseuse » se présentera à toutes les audiences. « Monsieur le président, Adja et ses co-prévenus n’ont pas l’intention de se soustraire de la justice », plaident-ils
De son côté, le procureur du Faso a déclaré que la guérisseuse « joue un rôle important dans la société ». D’ailleurs, « il y a eu une forme de réconciliation entre elle et la victime Amidou Kanazoé » plaide le procureur.
Interrogé sur la question de la mise en liberté provisoire des prévenus cités dans l’affaire dite « la guérisseuse de Komsilga », la victime a dit suivre la décision du tribunal.
Finalement, les juges ont rejeté la demande de mise en liberté provisoire et renvoyé le dossier au 23 août 2023.
Des militaires avaient fait irruption le 28 juillet 2023 au tribunal de grande instance Ouaga 2 et ont extirpé la prévenue. Les syndicats des magistrats avaient suspendu leur travail en guise protestation.
Dans un communiqué publié le 4 août 2023, le Procureur général informait que la guérisseuse, Larissa Nikiema sera finalement incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) à la demande de la prévenue.
Le 7 août dernier, l’intersyndicale qui avait suspendu toutes actions judiciaires a annoncé la suspension de ce mot d’ordre de grève.
