Le ministre guinéen de la justice, Alphonse Charles Wright a demandé, le 03 novembre 2022, aux procureurs généraux « d’engager des poursuites judiciaires » contre des « personnes morales et physiques », dont l’ancien Président Alpha Condé et 187 autres personnalités ayant servi la Guinée sous son règne.
Cette affaire surgit après un peu plus d’un an du renversement de Alpha Condé, par un corps d’élite de l’armée guinéenne dirigé par le président actuel Mamadi Doumbouya et les forces spéciales.
Le 5 septembre 2021, le président guinéen Alpha Condé a été arrêté, car, très critiqué depuis sa réélection contestée à un troisième mandat. Alpha Condé a également fait les frais d’un contexte régional propice à la prise de pouvoir par l’armée qui n’a vu d’autre solution que de retirer le pouvoir par les armes.
Après le coup d’Etat de septembre 2022, Alpha Condé a été gardé par ses tombeurs dans une aile du palais du peuple pendant quelques jours avant d’être évacué à Istanbul en Turquie pour des soins médicaux. Cette évacuation marquait sa deuxième sortie du territoire guinéen depuis le coup d’État, après celle d’Abou Dhabi aux Emirats Arabes Unis.
Des poursuites judiciaires contre Alpha Condé et ses anciens collaborateurs
Le jeudi 3 novembre 2022, le ministre de la justice guinéen, Charles Wrigth dans une correspondance a induit les procureurs généraux près les cours d’appel de Conakry et de Kankan “ d’engager des poursuites judiciaires “ contre Alpha Condé et 188 de ses anciens cadres pour des faits de présumés corruption, d’enrichissements illicite de blanchiment d’argent , faux et usage de faux en écriture publique, détournement des deniers publics.
Parmi eux, l’ancien premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et une quarantaine d’anciens ministres, comme Mohamed Diané à la défense, Mamady Camara à l’économie ou Mariama Camara au commerce. Parmi les 187, certains sont déjà en prison et d’autres cités plusieurs fois. Leurs comptes sont gelés, indique la correspondance du ministre de la justice.
En rappel le 4 mai 2021, le procureur général près la cour d’appel de Conakry avait aussi annoncé des poursuites contre l’ancien président Alpha Condé et une trentaine d’anciens hauts responsables sous sa présidence, notamment pour assassinats, actes de torture et enlèvements.