La fatidique nouvelle est tombée, vendredi 10 février ; et c’est le Secrétaire Général du premier ministère qui a eu l’insigne honneur de l’annoncer : le prix du super 91 passe de 750 à 850 francs de nos malheureux francs dévalués.
Maigre consolation cependant, le prix du gasoil demeure inchangé ! Un vendredi presque noir en ce mois de février d’harmattan !
Bien évidemment les visages ne sont pas à la fête ; et pour cause ; mais pour être honnête, les observateurs avertis des évènements vous diront que cette hausse pour redoutée qu’elle fût , était loin d’être une surprise ;
les pénuries de carburant de la dernière semaine de décembre qui tinrent les Burkinabè en haleine et en peine jusqu’à la première semaine de janvier, ne présageaient rien de bon ;
en règle générale, on ne sort pas vraiment indemne d’une telle crise et tôt ou tard, on s’attend à y laisser des plumes ;
des citoyens perspicaces avaient prédit la chose ; mais de là à penser à une hausse de 100f…certains prophètes et autre Cassandre des temps modernes n’y auront vu que du feu.
Par contre ce dont les populations peuvent êtres certaines, c’est que les Burkinabè devront serrer un peu plus la ceinture.
Les arguments déployés pour justifier la mesure ont beau être bien menés et irréfutables, le fait est là : la vie chère déjà d’actualité est en passe de se faire plus chère, au grand dam des personnes vulnérables.
On imagine que si le gasoil n’a pas subi cette hausse, c’est que les décideurs ont pensé au secteur du transport : à priori les véhicules de transport (bus, autocars, camions et taxis) utilisent dans la quasi-totalité ce carburant et non pas du Super 91. Les veinards !
Mais pour les autres, il faudra dépenser plus pour se déplacer, aller au service, faire son business, et autant que faire se peut, réduire au maximum les loisirs et les déplacements de plaisance (pour ceux qui en font toujours !).
Pour des populations déjà presque sur les genoux dans un pays où on a l’impression que l’espèce sonnante et trébuchante est devenue aussi rare qu’un verre d’eau en enfer, ce sacrifice n’est pas des moindres.
Et les populations ne l’ignorent nullement… Déjà la plateforme des organisations de défense des consommateurs, par la voix de son porte-parole, crie son indignation, son incompréhension et invite le gouvernement à revenir sur sa décision. Reste à savoir si elle sera entendue.
Plus réaliste, peut-être serait-il d’espérer que le même gouvernement mette en place des mesures d’accompagnement réalisables qui enrobent la pilule.
Il ne faut pas se voiler la face : alors qu’ils ne sont pas directement touchés par la hausse du super 91, il n’est pas saugrenu de penser que le prix de la course en taxi et le prix du ticket de certaines sociétés de transport connaitront une hausse conséquente.
Et par ricochet, les prix des produits dans le commerce risquent de flamber. Que feront les gouvernants pour contrer ces effets pervers ? On devra attendre pour le savoir.
Mais déjà mettre à contribution une action conjuguée de la brigade des prix et des diverses inspections déjà existantes pour éviter la flambée dans nos marchés, commerces et boutiques, serait déjà mesure appréciable.
En attendant que, après la mauvaise nouvelle de ce fatidique vendredi 10 février, quelque deus ex machina descende du firmament et par une miraculeuse embellie nous surprenne un jour prochain : celle de la baisse du prix du carburant !
Lire aussi: Burkina Faso: le gouvernement augmente le prix du carburant à la pompe
