La 15e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), qui se déroule du 26 au 04 novembre 2018, a été placée sous haute sécurité. Pour l’hygiène et de l’assainissement sur le site, un nombre important de ressources humaines a été déployé. Quatre-vingts femmes, réquisitionnées à cet effet, s’occupent du nettoyage des lieux jours et nuits. Des hygiénistes y travaillent également. Malgré ces efforts, l’hygiène et l’assainissement ne semblent pas être une réalité, du fait d’un dispositif incomplet et de certains comportements des festivaliers qui tendent à anéantir les gros efforts consentis.
25 pays participent à la Biennale de l’artisanat africain. La foire est donc un lieu très bien fréquenté où s’introduit, s’entremêle toute sorte d’insalubrité. Une raison suffisante pour que l’hygiène et l’assainissement soient les maîtres-mots, quand on sait que la sous-région est sous la menace de la maladie à virus Ebola et des maladies diarrhéiques comme le choléra.
Les différentes installations de systèmes d’hygiène, des poubelles et de toilettes mobiles pour renforcer celles déjà existantes, sont bien en place. Et les 80 femmes, qui s’occupent du nettoyage des lieux, s’attèlent au ramassage permanent des sachets plastiques et autres ordures. Ce qui donne au site, un aspect de salubrité reluisant.
Mais selon Madame Zoubga née Kaboré Odette, responsable de l’équipe de nettoyage du site, le comportement des festivaliers peu sensibilisés sur l’hygiène, qui jettent un peu partout les sachets plastiques ne leur facilite pas la tâche. Pendant que les femmes qui s’occupent du nettoyage sont à pieds d’œuvre, certains festivaliers jettent des ordures de toute sorte sur le sol malgré la proximité des poubelles. D’autres font leurs besoins hors des toilettes mobiles juste derrière les pavillons.
Et pour ne rien arranger, les nettoyeuses même déversent les déchets collectés à même le sol, derrière le pavillon Les pyramides, où déjà, des urines provoquent des odeurs nauséabondes.
Ce comportement, qui annihile les gros efforts consentis, est lié à un manque de sensibilisation des festivaliers. Un dispositif de communication aurait dû être mis en place pour rappeler constamment aux festivaliers la présence des poubelles sur le site, même si elles ne sont pas en nombre suffisant. Aussi, les ordures collectées auraient dû être directement mises dans les bacs à ordures qui seraient régulièrement vidés par les camions benne de la mairie de Ouagadougou. Cela aurait évité les odeurs et l’insalubrité constatées.
Un autre problème de santé publique constaté est l’absence de dispositifs de lave-mains ou de gèle à mains (désinfectant) sur tout le site, même au niveau des toilettes mobiles. Alors que les règles élémentaires d’hygiène, nous enseignent de toujours se laver les mains au savon au sortir des toilettes.
Au niveau des latrines existantes sur le site du SIAO, on note une propreté remarquable car l’usage est payant et le nettoyage est fait après chaque utilisation. Par contre, les toilettes mobiles sont utilisées gratuitement, mais avec une hygiène qui ne permet pas à tout le monde de les utiliser. Ce qui fait que des festivaliers préfèrent faire leurs besoins hors de ces cabines.
Dans la gastronomie, le même problème se pose. Il n’y a pas de dispositif de lave-main ou de gèle à main. Certains mets sont même à ciel ouvert, alors que les festivaliers doivent manger et boire. Toute chose qui pourrait augmenter les risques de développer des maladies. C’est pourquoi, Noël Dabiré, festivalier, propose désormais, que certaines mesures d’hygiène et d’assainissement comme la mise en place d’un système de lave-main ou de désinfectant et de petites poubelles soient imposées à tous les restauratrices et vendeurs de boissons sur le site.
Siébou KANSIE
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