Créé en 2016, l’Institut de Formation en Environnement et Sciences Agricoles (IFESA) offre des formations technique et professionnelle de longue et courte durée, en adéquation avec les besoins socio-économiques du Burkina Faso. L’agriculture, l’élevage, l’environnement, sont aujourd’hui des secteurs incontournables pour le développement d’un pays. L’IFESA l’a compris et propose ces formations qui, à terme, garantissent l’auto-emploi des apprenants. Dans cette interview, le directeur général, Habib Ouattara, de l’IFESA nous parle des offres de formation de son institut et les défis actuels de l’auto-emploi.
Propos recueillis par Daouda Kiekieta
Libreinfo.net: Présentez nous l’institut IFESA
Habib Ouattara: IFESA est une entreprise qui fait de la formation de manière générale de la jeunesse du Burkina Faso. Créée en 2016, l’IFESA a pu mettre en place la toute première école dénommé EFASAB de Bobo en 2018. Il a poursuivi avec l’ouverture officielle de l’école de Ouagadougou en 2019.
Plus tard, il a réussi à créer un institut supérieur de formation en 2021 : il s’agit de l’Institut de formation en environnement et en sciences agricoles (IFESA) basé à Ouagadougou.
Libreinfo.net: Quelles sont les filières de formation que vous proposez à l’IFESA ?
Habib Ouattara: Il faut noter que l’IFESA a deux établissements fonctionnels. Le premier établissement est une école professionnelle et le deuxième est l’institut supérieur.
Pour ce qui est des écoles professionnelles, l’IFESA développe la formation des agents techniques d’élevage et de santé animale et des techniciens supérieurs d’élevage et de santé animale.
Pour ce qui est de l’institut supérieur privé en environnement et en sciences agricoles, l’IFESA fait la promotion des licences exclusivement en agronomie et production végétale en environnement et en production animale.
Libreinfo.net: Quels sont les débouchés des différentes filières ?
Habib Ouattara: Il faut noter que les débouchés sont immenses. Nos cadres moyens, comme cadres supérieurs formés dans nos différents établissements peuvent même intégrer la fonction publique sauf qu’il faut souligner que la suspension des mesures nouvelles sont intervenues.
Cela n’est pas un handicap pour les jeunes et les apprenants qui sont engagés pour le privé au Burkina Faso.
Le Burkina Faso a besoin de beaucoup d’entreprises privées fonctionnelles. Parce que ce n’est pas l’État qui crée des emplois, mais c’est plutôt le secteur privé qui va offrir les emplois aux jeunes.
Nos différents établissements encouragent les jeunes à créer leurs propres entreprises au sein desquelles ils seront non seulement des chefs d’entreprises, mais ils pourront absorber le chômage en recrutant d’autres jeunes.
En plus de ces emplois ou ces auto-emplois, les formations que nous proposons peuvent être faites dans le domaine de l’élevage, l’agriculture et de même dans l’environnement.
Il y a également les débouchés relatifs pour les cas spécifiques des formations professionnelles, nombreux d’entre eux peuvent ouvrir des centres de soins vétérinaires privés en demandant bien-sûr l’autorisation au ministère de tutelle.
Je profite saluer la bravoure des jeunes qui ont déjà eu l’initiative de s’installer à leur compte. Il en existe à Pouytenga, à Tenkodogo, à Bobo, à Ouagadougou. J’admire leur dynamisme et leur sens de l’entrepreneuriat et c’est cela qu’il s’agit quand on vient à l’IFESA.
On doit s’outiller en entrepreneuriat pour être tout de suite opérationnel sur le terrain et voire même être percutant quand il va s’agir de la compétitivité.
En dehors de la formation et l’exercice de la formation vétérinaire, il faut noter que nos élèves et étudiants peuvent être soit des consultants, soit des formateurs dans des écoles de formation. Ils peuvent faire la pisciculture, le vergé.
A la fin de la formation, vous avez soit la possibilité de soutenir un mémoire ou un plan d’affaires. Cela est important à souligner.
On peut à l’IFESA au terme des études de licence soutenir un plan d’affaires où des experts qui vous ont encadrés en amont, valideront votre travail en aval, pour vous permettre aussi de rechercher un financement sur la base de ce plan d’affaires.
Donc l’IFESA a beaucoup de possibilités d’offres d’emploi et ses filières sont en parfaite adéquation avec les besoins de notre pays notamment l’agriculture, l’élevage.
Libreinfo.net: Avez-vous le sentiment que les jeunes s’intéressent de plus en plus à l’agriculture et à l’élevage ?
Habib Ouattara: Les jeunes les plus courageux s’intéressent. Le gros problème, c’est que ce sont nos familles qui prennent en charge la formation du jeune, mais la prise en charge de la formation ne suit pas automatiquement la logique entrepreneuriale.
L’année passée par exemple, on a tenté de faire une évaluation. On s’est rendu compte que le parent qui prend en charge la formation du jeune en question se trouvera sous prêt quand l’enfant arrivera à trouver son parchemin.
Du coup, ces parents n’ayant plus de force financière ne peuvent pas accompagner l’enfant à s’installer dans le secteur privé. Ce qui décourage souvent les jeunes.
Si nous arrivons à avoir des modèles d’installation, soutenus par la famille des apprenants, des projets et programmes par l’État, l’engouement sera de taille. Nos formations visent l’emploi, mais surtout l’auto-emploi.
Libreinfo.net: Quelle est la place de la formation dans l’emploi des jeunes d’aujourd’hui ?
Habib Ouattara: Je parlais tantôt de l’adéquation des formations que nous proposons. Si on prend le domaine de l’agriculture aujourd’hui, il va de soi que le Burkina Faso n’ayant pas la mer, il faut travailler ses terres.
Pour pallier le problème du fait que le Burkina Faso soit un pays enclavé, il faut l’adaptation de nos formations à nos réalités. Il faut se donner à la culture de nos terres en valorisant les formations que nous promouvons en l’occurrence l’agriculture.
Par exemple, si on forme un jeune à l’agriculture, il doit être capable d’entreprendre dans ce secteur. Si on forme un jeune en élevage, il doit être capable d’entreprendre en élevage.
Dans le secteur de l’environnement, il doit être capable de valoriser les produits non-ligneux.
L’adéquation de nos formations fait que nous répondons à la réalité de l’offre et de la demande. Donc nous nous positionnons sur le marché de notre pays pour satisfaire les besoins de notre pays en matière d’agriculture.
Libreinfo.net: L’institut compte combien d’étudiants ?
Habib Ouattara: L’établissement de Bobo compte environ 80 élèves. À Bobo, il n’y a que des élèves. A Ouagadougou, nous avons environ 50 apprenants y compris élèves et étudiants tous confondus.
Nous avons eu un taux de succès admirable notamment à 100 % aux examens nationaux. Cela constitue une grande satisfaction pour nous.
Libreinfo.net: Quelle est la particularité de votre institut ?
Habib Ouattara: Nous voulons d’abord promouvoir trois ingrédients. Le premier ingrédient est de façonner nos élèves à l’entrepreneuriat.
Deuxièmement, la formation que nous dispensons est pratique, c’est-à-dire que nous invitons l’enseignant à étaler des modules pratiques de sortes à ce que les étudiants puissent se familiariser avec la réalité du terrain.
Pour soutenir cette politique, l’IFESA est en train de créer une ferme pédagogique de référence à Bobo. Cette ferme à une composante pisciculture, maraîchage, de production d’œuf et de transformation de lait.
Elle a une superficie d’environ 13 hectares et est située à 13 km de la ville de Bobo-Dioulasso. Les étudiants sont organisés de sorte que leur participation puisse se faire et que le centre puisse les accueillir et valoriser les aspects théoriques qu’ils ont appris.
Le troisième aspect est la rigueur dans la gestion professionnelle académique et administrative.
Libreinfo.net: Qui sont vos partenaires ?
Habib Ouattara: Nos partenaires sont essentiellement l’Etat, le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques à travers la direction générale de la formation du monde rural, le Fond burkinabè de développement économique et social (FBDES), l’Université Joseph Ki-Zerbo et l’ensemble du gouvernement qui accompagne le secteur privé.
Libreinfo.net: Pourquoi avez-vous décidé de participer à la semaine de l’orientation ?
Habib Ouattara: C’est une opportunité que le le Centre National de l’Information Scolaire et Professionnelle et des Bourses (CIOSPB) nous a offerte.
Je profite saluer cette invitation et reconnaître le mérite que ce centre a eu en invitant les écoles à mieux vendre leurs formations. Nous avons participé à cette semaine avec grand intérêt.
Au cours de notre participation, nous avons pu nous présenter aux jeunes. On a aussi expliqué aux jeunes l’importance de notre formation. Nous avons pu répertorier l’ensemble de nos visiteurs et les prochains jours nous allons mieux traiter ces informations.
Libreinfo.net: Vous avez eu combien de visiteurs dans votre stand ?
Habib Ouattara: On a prévu l’accueil de 350 visiteurs, mais nous avons eu le double et cela nous réjouit beaucoup et on est pressé que l’année prochaine le CIOSPB organise sa 9e édition et nous sommes prêts à participer avec grande joie.
Libreinfo.net: Quels conseils à l’endroit des nouveaux bacheliers ?
Habib Ouattara: Ce que l’IFESA veut dire aux jeunes bacheliers, c’est de beaucoup porter leur choix sur des filières qui peuvent leur permettre un jour de faire quelque chose de leurs doigts.
Il est important qu’un jeune aujourd’hui soit outillé. Il faut être beaucoup regardant sur les filières techniques et professionnelles.
Aux nouveaux bacheliers, nous vous conseillons de porter vos choix sur les domaines qui puissent vous permettre d’aboutir à un métier à travers lequel vous pouvez travailler avec vos 10 doigts. Il y a aussi les formations de très courtes durées qui sont les meilleures.
Aujourd’hui, on n’a pas besoin de s’attarder sur des longues études parce que le pays a besoin de notre agriculture.
Cela doit nous permettre de glisser du secteur primaire au secteur secondaire et du secteur secondaire au secteur tertiaire.
Cela passe par notre agriculture et par la transformation de nos produits manufacturiers. Donc faisons attention à nos choix.
Libreinfo.net: Parlez-nous de vos tarifs de formations.
Habib Ouattara: Les formations du jour et du soir ont les mêmes tarifs. Il faut dire que nous avons les meilleurs prix compétitifs, au vu de la qualité et la rigueur que nous voulons donner à notre formation et notre ambition de décourager ceux qui entreprennent des projets d’aller étudier à l’extérieur.
Autant rester avec ces mêmes coûts et vous trouverez des formations de très bonnes qualités à IFESA.
Pour une formation en agronomie qui devrait vous coûter un million, IFESA vous offre la possibilité de faire cette formation à 750.000 FCFA.
Pour cette rentrée 2023, l’IFESA offre une réduction de 25 % pour les 30 premiers inscrits. Les filières les plus chères ne dépassent pas 850.000 FCFA.
Pour la formation technique et professionnelle que nous proposons, c’est la formation des agents techniques d’élevage et des techniciens supérieurs d’élevage.
La formation a une durée respective de 18 à 22 mois. Ce sont des formations de très courtes durées. En 18 mois, vous pouvez avoir votre diplôme d’agent technique d’élevage et de santé animale.
Et en 22 mois pour le diplôme de technicien supérieur d’élevage et de santé animale. Pour ce qui est de la licence, nous avons l’obligation de suivre le système LMD conformément aux textes en vigueur.
Pour cela, en première année, nous avons deux semestres, en deuxième année deux autres semestres et cela est valable pour les autres années.
Libreinfo.net: Que souhaiteriez-vous dire et que nous n’avons pas abordé avec vous?
Habib Ouattara: C’est de dire merci aux jeunes qui s’intéressent à l’IFESA, aux élèves qui font la promotion de l’IFESA. J’encourage ici l’ensemble des élèves à tenir bon et toujours travailler à tendre vers l’excellence.
Nous allons saluer ici les enseignants qui n’ont ménagé aucun effort et donnent beaucoup de satisfaction, pour nous et pour nos apprenants.
Nous saluons l’ensemble de l’équipe qui se bat jour et nuit pour la visibilité de nos établissements et pour les offres de notre formation.