Le journaliste Laurent Yannick Bayala a été conduit à sa dernière demeure, ce 4 juin 2024, à Ouagadougou. Il repose désormais au cimetière de Tabtenga.
Par Nicolas Bazié
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants ». Cette maxime de Jean D’Ormesson a trouvé tout son sens ce 4 juin, au cimetière de Tabtenga où Laurent Yannick Bayala repose désormais ad vitam aeternam.
Amis, collègues de travail, membres de la famille, autorités administratives, etc. ont conduit le journaliste émérite à sa dernière demeure, lui montrant que «même décédé, il restera gravé dans leurs mémoires ».
Après une courte prédication et quelques chants, le cercueil de Yannick Bayala, affectueusement appelé Yan Lolo (précédemment journaliste à la télévision privée Impact TV, ndlr), est mis en terre.
Né en 1963, le journaliste a quitté le monde le 2 juin dernier à l’âge de 61 ans, laissant derrière lui une famille inconsolable.
Pour certains hommes de médias qui l’ont côtoyé, «c’est un maestro du micro» qui s’en va et pour d’autres, «c’est un homme talentueux très fort en improvisation » qui tire sa révérence.
«Exceptionnel, unique à son genre, hors pair ». Les mots ne manquent pas au directeur général de Impact TV, Edmond Coulibaly, pour décrire son ex-collaborateur. « C’est un maître de l’improvisation », déclare le directeur général Coulibaly qui ajoute que lorsque le nom «Laurent Yannick Bayala » lui vient en tête, il voit la «passion». « Il était passionné par ce qu’il faisait. Il a su communiquer cet amour du métier à tous les journalistes qu’il a formés », fait-il savoir.
Alice Kagoné a été plusieurs fois cheffe d’édition lorsque Laurent Yannick Bayala présentait le JT, le Journal télévisé, à Impact TV. Elle dit retenir du défunt, «un excellent journaliste ». « Il m’a toujours dit: Alice, pour apprendre à mes côtés, il faut juste me regarder faire», se remémore-t-elle visiblement attristée.
« Nous l’appelions Yan Lolo», indique le journaliste Sidiki Dramé. «C’est un confrère. Nous nous sommes rencontrés avant son décès. Je ne savais pas que c’était le dernier rendez-vous », poursuit M. Dramé qui verse des larmes, pleurant ainsi «un ami de longue date, 40 ans d’amitié ».
«Le Kôrô Yan m’a marqué par son professionnalisme », dit pour sa part le journaliste Simon Gongo qui a officié à la télévision nationale. « J’ai bénéficié de conseils de lui. J’ai suivi à la lettre ce qu’il m’a dit », fait-il savoir tout en saluant la mémoire d’un « homme engagé ».
Pour rappel, Yannick Laurent Bayala, instituteur de formation, a intégré la Radio nationale du Burkina où il a été journaliste sportif et présentateur du journal parlé.
Il s’est aussi révélé au grand public en tant que correspondant de la radio panafricaine Africa n°1. Cette grande voix de radio a inspiré beaucoup de personnes qui l’avaient pris comme leur idole.
Après la radio nationale, l’auteur de l’expression «Fasofoot», pour qualifier le championnat de football burkinabè, a rejoint, la télévision confessionnelle Impact TV du Pasteur Mamadou Philippe Karambiri, créée en 2010.