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Terrorisme/Initiative d’Accra : Les présidents du Bénin et du Niger doutent de son efficacité

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Lors d’une conférence de presse conjointe, le 13 mars 2023 à Cotonou (Bénin), les présidents béninois Patrice Talon et nigérien Mohamed Bazoum disent vouloir privilégier la coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme que les actions qui rassemblent plusieurs pays (l’Initiative d’Accra ndlr).

Par Nicolas Bazié

L’efficacité de l’Initiative d’Accra dans la lutte contre le terrorisme semble ne pas convaincre le président du Niger Mohamed Bazoum et son homologue du Bénin Patrice Talon selon l’Agence de presse africaine.

Faisant allusion aux limites de cette organisation, les deux chefs d’Etats ont clairement indiqué que les coopérations bilatérales sont plus efficaces que les actions qui rassemblent plusieurs pays à la fois.

Le président nigérien Mohamed Bazoum note que, pour lutter efficacement contre le terrorisme, « il faut privilégier les choses qui sont plus facilement réalisables » comme des opérations qui se déroulent à la frontière entre deux pays.

Le président Bazoum poursuit qu’il est très difficile de coordonner des opérations militaires impliquant plusieurs pays.

Le président du Bénin Patrice Talon soutient également que des lourdeurs peuvent intervenir quand l’équipe est trop grande. « Notre engagement au sein de l’Initiative d’Accra reste entier mais puisque nous avons des résultats satisfaisants pour notre action bilatérale, nous disons que ce qui marche doit être poursuivi » a-t-il déclaré.

C’est le 4 décembre 2022 qu’il a été décidé de la création de l’Initiative d’Accra. À cette date, les membres de l’Initiative s’étaient donné un délai de deux mois pour son opérationnalisation. Cependant, plusieurs mois se sont écoulés depuis sans que rien ne soit fait.

l’Initiative d’Accra repose, principalement, sur trois axes : le premier axe est le partage d’informations et de renseignements, le second porte sur la formation du personnel de sécurité et de renseignements et le troisième et dernier axe concerne la conduite d’opérations militaires conjointes transfrontalières.

L’Initiative d’Accra réunit quatre pays côtiers et un sahélien (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, et Togo d’un côté et Burkina de l’autre) tous membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle entend mettre en place une force antiterroriste conjointe de 10 000 hommes avec un budget de 275 milliards de F. CFA. Le Niger y est admis comme membre observateur au même titre que le Nigeria.

Tout porte à croire que les dirigeants des pays africains en proie aux violences terroristes ne croient plus en l’efficacité des forces conjointes. C’est le cas du G5 Sahel d’où le Mali s’est retiré alors que le Burkina Faso dit être en réflexion.

C’est dans ce contexte que le Burkina Faso, le Mali et le Niger mènent de façon bilatérale des opérations de lutte contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans les frontières des trois pays.

Lire aussi: Terrorisme : Initiative d’Accra et force conjointe de la CEDEAO dans la même zone, à quoi cela répond-il ?

www.libreinfo.net

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