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Insécurité et radicalisation violente : des élèves policiers s’interrogent sur le rôle de l’Éducation dans la prévention

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Une soixantaine de futurs cadres de la police nationale du Burkina Faso et du Tchad ont pris part à un panel sur le rôle que peut jouer l’éducation dans la lutte contre la radicalisation violente au Burkina Faso et dans les pays sahéliens en proie au terrorisme depuis près d’une décennie. Ce panel a été organisé par l’Académie de Police à Koudougou (Centre-ouest) à l’université Norbert Zongo le jeudi 24 novembre 2022 dans le cadre d’un voyage d’étude.  

Par Stéphane Ouédraogo, correspondant Boulkiemdé

Tous les panélistes, commissaire principal Alain Tarnagda, Docteur Jacob Sanwidi, enseignant à l’ENS (école Normale Supérieure) et Sanoussa Gansonré consultant en police de proximité sont unanimes sur une chose, une bonne éducation permet de lutter contre la radicalisation violente qui met en péril la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble et l’économie des pays.

radicalisation violente
Les panélistes qui ont communiqué sur le rôle que peut jouer l’éducation dans la lutte contre la radicalisation violente au Burkina Faso et dans les pays sahéliens

Les causes de la manifestation de la radicalisation et de l’extrémisme violent sont nombreuses. Elles vont de la pauvreté à la volonté d’un groupe de personnes qui veut imposer ses idéaux aux autres en passant par l’intolérance et bien d’autres.

Les signes selon le commissaire principal de police, Alain Tarnagda sont perceptibles à travers le changement de comportement, le repli sur soi, la tenue de discours radicaux, la tendance à imposer sa croyance.

Le commissaire assure que les Forces de défense et de sécurité (FDS) contribuent de diverses façons à la prévention de ce phénomène comme la lutte contre l’incivisme, la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la répression des auteurs des actes violents, le respect des droits humains. Il est à noter également que les FDS reconnus auteurs d’actes de violation des droits humains sont réprimés.

Pour éviter cet extrémisme violent et la radicalisation, la prévention demeure le meilleur moyen. Et c’est avec une éducation qui tient compte de cette situation qu’il faut inculquer aux apprenants, aux enfants. Les acteurs de l’éducation peuvent créer un système pour que les enfants puissent se défendre face à une situation violente en prônant les vertus sociétales, le bien-être, l’inclusion dans la vie scolaire.

Permettre aux élèves et étudiants de comprendre les religions du monde, la citoyenneté mondiale, les différentes sociétés pourraient avoir un impact sur la lutte contre l’extrémisme violent.

« Nous devons promouvoir des pédagogies qui renforcent la résilience et l’engagement constructif. Créer des plateformes pour permettre aux jeunes de discuter entre eux sur les thèmes délicats qui divisent la société », propose Docteur Jacob Sanwidi, enseignant à l’ENS (école Normale Supérieure).

Il ajoute que « si nous éduquons nos enfants, les élèves et les étudiants de telles sortes qu’ils passent leur temps à blâmer les choses et les circonstances externes qu’ils blâment leur sort sur le hasard, la chance et autres, ils ont moins de contrôle sur la situation sur leur vie ».

Une situation reconnue à demi-mots par le premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tambela qui a déclaré lors de sa déclaration de politique générale que l’enseignement devrait faire place à l’éducation.

Et Sanoussa Gansonré consultant en police de proximité et paneliste de son côté estime qu’il faut dépasser le terme collaboration entre les FDS et les populations.  « Aujourd’hui, il faut plutôt prôner la coproduction sécuritaire. Dans la collaboration on ne voit que le renseignement alors que la coproduction sécuritaire est plus large. Elle englobe un changement de comportement, une dénonciation des cas suspects et travaille à animer la confiance entre population et FDS et la promotion de la solidarité de la tolérance et du vivre ensemble. », explique-t-il.

Le consultant panéliste Sanoussa Gansonré a demandé aux futurs commissaires et officiers de police de faire siennes des recommandations de Robert Peel dont il dit : « toujours maintenir avec le public des relations qui soient de nature à concrétiser la tradition historique selon laquelle la police est le public et le public la police, les policiers n’étant que des membres du public payés pour s’occuper à temps, en vue du bien-être de la communauté, les tâches qui incombent à chaque citoyen. La seconde dit aux policiers : Intéressez-vous aux vertus et pratiques éducatives pour vous-mêmes et comme moyen pour comprendre la société et pour accompagner cette société que vous servez et à laquelle vous faites partie. »

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Albert Nagreogo, journaliste et modérateur du panel

Ce panel modéré par le journaliste Albert Nagréogo s’est tenu en marge d’une sortie d’étude à Koudougou de l’académie de police organisée dans le cadre de la formation de ses pensionnaires.

www.libreinfo.net

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