Le Directeur régional des infrastructures et du désenclavement du Plateau Central, Sombasséré Sawadogo, ingénieur en génie civil, est l’invité de Libreinfo.net cette semaine. Il nous parle de la réalisation des infrastructures dans la region du Plateau Central.
Propos recueillis par Natabzanga Jules Nikièma
Libreinfo.net: Comment se porte la région du Plateau Central en termes d’infrastructures routières ?
Sombasséré Sawadogo : Il faut tout d’abord noter que j’ai pris fonction en ma qualité de DR/DRID-PCL en octobre 2020 lorsque la Région du Plateau Central s’activait pour le démarrage des travaux des infrastructures à réaliser en prélude aux festivités du 11 décembre 2021(fête de l’indépendance).
A cet effet, d’énormes infrastructures ont été réalisées et pour ce qui concerne mon secteur plus de 50 km de voiries ont été aménagées et bitumées au profit des trois provinces que compte la région.
Ainsi, vous avez dû voir le bitumage des voiries dans les villes de Ziniaré, de Zorgho et de Boussé entrant dans le cadre des infrastructures dédiées à la Région pour le 11 décembre 2021.
Aussi, Dans le cadre du projet de renforcement de la route communautaire CU9, vous avez pu voir aussi qu’il y a eu des travaux de près de 5 km de voiries bitumées au profit de la ville de Zorgho.
A Niou, nous avons réalisé quelques travaux de voirie au profit de cette commune. Tout cela pour dire qu’il y a eu de nombreuses infrastructures qui ont été faites à l’occasion du 11 décembre.
En dehors des infrastructures du 11 décembre 2021, en matière de pistes rurales également, je confirme que la région du Plateau Central en a bénéficié.
Les statistiques des linéaires de quelques pistes rurales réalisées dans la région montrent que la région du Plateau Central couvre en termes de répertoire un linéaire de 4000 km.
Il faut retenir que sur les 4000 km de pistes répertoriées, il y a eu environ 2000 km de pistes qui ont été aménagées dont 703,85 km Dans l’Oubritenga, 850 km dans le Ganzourgou et 417, 55 km dans le Kourwéogo.

Libreinfo.net : Des mécanismes sont-ils mis en place pour permettre l’entretien courant des infrastructures routières après réception ?
Sombasséré Sawadogo : Effectivement, pour les infrastructures routières qui sont très coûteuses, il faut nécessairement un mécanisme pour assurer leurs entretiens ;
il faut savoir d’ores et déjà qu’avec les bailleurs de fonds, pour pouvoir bénéficier de leurs financements, il y a toujours l’exigence d’une politique pour assurer l’entretien des infrastructures à construire.
Donc, il existe bien des mécanismes pour l’entretien des infrastructures financées par nos partenaires techniques et financiers etc.
En ce qui concerne surtout le ministère des Infrastructures et du Désenclavement, nous avons une direction générale chargée de la mise en œuvre de la politique en matière d’entretien et de la sauvegarde des routes au plan national.
Libreinfo.net : Quels sont actuellement les grands projets de votre région en termes de réalisation d’infrastructures ?
Sombasséré Sawadogo : A ce jour, ce sont environ 2000 km de pistes rurales qui sont aménagées sur les 4000 km de pistes répertoriées dans notre Région.
Il reste une marge de 50% environ qu’on tente d’aménager à travers des programmes de réalisation de pistes rurales.
Actuellement, on a le programme de 478 km de pistes rurales à aménager. Rien que la semaine surpassée, les activités de sensibilisation pour le démarrage de ces travaux ont commencé.
Libreinfo.net : vous êtes un ingénieur en génie civil, expliquez-nous l’idée des passerelles au Burkina Faso ?
Sombasséré Sawadogo : Il n’est pas évident que le commun des mortels soit en mesure de savoir à quoi sert une passerelle ; permettez-moi donc de dire un mot sur ce que c’est qu’une passerelle. Dans notre langage technique, c’est un ouvrage de franchissement ;
en d’autres termes, c’est un pont étroit dédié à la circulation piétonne ; c’est un ouvrage qui est construit pour permettre aux usagers, c’est-à-dire aux piétons, de pouvoir traverser la chaussée d’un point A à un autre point B sans pour autant faire obstacle à la circulation des véhicules.
Maintenant, pour les concepteurs que nous sommes, notre première préoccupation, c’est la sécurité des usagers ; je dirais que l’idée est venue quand même du fait que c’est de notre rôle d’assurer la sécurité des usagers.
En clair, c’est pour répondre à un besoin de sécurité et de faciliter de la mobilité surtout des piétons qui veulent traverser la route.
Libreinfo.net : A partir du moment où l’on constate que les piétons utilisent très peu les passerelles, l’on peut se demander si ces passerelles ont été implantées aux bons endroits ?
Sombasséré Sawadogo : Vous avez raison de vous inquiéter si c’est bel et bien ces lieux qui sont indiqués.
Mais, dites-vous aussi que lorsqu’on est dans la dynamique du développement, il faut se projeter dans l’avenir. Il faut avoir une vision à long terme.
Si la population augmente, on tient compte de ces aspects-là. Et peut-être que ceux qui ont placé les passerelles en ces lieux et en cette période de temps, ont tenu compte de l’évolution de la population.
A une certaine période, les gens auront forcément besoin de passer par-là. Les gens auront besoin d’utiliser, par exemple, ces passerelles ; peut-être qu’actuellement, vous n’en voyez pas l’utilité. Non seulement, il y a cela et peut-être qu’actuellement au Burkina Faso, on n’a pas encore assez de véhicules qui puissent constituer un danger pour eux (Ndlr : les piétons) ; donc les gens ne trouvent pas un danger et ne voient pas le risque en traversant la route à un certain moment de la journée. Ils préfèrent ne pas passer par ces passerelles.

Libreinfo.net : Votre mot de fin
Sombasséré Sawadogo : Il faut souhaiter qu’il y ait la paix au Burkina Faso. Nous remercions Dieu car la région du Plateau Central n’est pas aussi grandement touchée par la crise sécuritaire que certaines régions sur l’ensemble du pays qui vit des attaques terroristes.
Ce qui nous permet de mener certaines activités pour le développement de la région. Mais lorsque ton voisin est malade, toi tu es également malade. J’exhorte le peuple burkinabè à prendre courage et ne point céder au désespoir car toute chose à une fin.
