Cent ans après l’édition de 1924, la France célèbre à nouveau du 26 juillet au 11 août 2024, et pour la troisième fois de son histoire, les Jeux olympiques d’été. Une manifestation monstre qui rassemble 10 500 athlètes de 206 nations pour décliner un total de 329 épreuves. Et ce n’est pas tout ! Alors que l’on escompte plus de onze millions de visiteurs pour ces JO, les Jeux paralympiques, qui suivront du 28 août au 8 septembre 2024, rassembleront 4 350 athlètes pour disputer les 540 épreuves de ces douze jours de compétition réservés aux sportifs handicapés de 175 nations… Un double rendez-vous planétaire dans une France en pleine crise sur le circuit fermé d’inédites olympiades politiques.
C’est une France on ne peut plus fragmentée qui accueille, à compter de ce 26 juillet, les 33e olympiades de l’humanité. Rendez-vous majeur, si ce n’est le plus grand de la planète, les Jeux olympiques constituent une immense plateforme d’échanges et d’expression pour des milliers d’athlètes de tous les pays du monde. Prenant racine dans le Péloponnèse, en Grèce, il y a environ 3000 ans, il a fallu toutefois attendre 1896 et la rénovation portée par Pierre de Coubertin pour célébrer, à Athènes, les premiers Jeux de l’ère moderne.
Il y a donc 128 ans maintenant que ce regroupement mondial participe à l’émulation sportive à travers des médailles qui viennent couronner les performances d’athlètes qui, au-delà de participer, veulent aller « toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ».
Et ces Jeux olympiques d’été, qui tiendront le monde en haleine du 26 juillet au 11 août 2024 à Paris, portent déjà le sceau de l’inédit. Cela fait cent ans que la capitale française a abrité cette manifestation et les organisateurs ont voulu faire les choses en grand !
Fierté légitime
D’abord, il faut souligner que Paris est la deuxième ville à célébrer les Jeux olympiques d’été pour la troisième fois, notamment en 1900, en 1924 et maintenant en 2024. Avant elle, c’est Londres qui a accueilli les athlètes du monde autant de fois, respectivement en 1908, 1948 et 2012. L’édition précédente, qui aurait dû se tenir en 2020, a été retardée en raison de la pandémie de la Covid-19.
Elle a finalement eu lieu en 2021 à Tokyo, au Japon, avec beaucoup de restrictions. Le rendez-vous de cette année à Paris permet ainsi aux Jeux olympiques de renouer avec leur cycle normal de quatre ans.
De quoi rendre fiers le Comité national olympique français et le Comité international olympique (CIO), maîtres d’œuvre de cette gigantesque fête sportive. Une fête qui ambitionne d’être à la hauteur du défi, cent ans après le précédent rendez-vous, à travers des innovations audacieuses pour faire de ces 33e olympiades un moment inoubliable de l’histoire des Jeux.
Pour ce faire et en dehors des réalisations nécessaires établies sur l’Île-de-France, des épreuves de cette édition s’éclatent notamment « à Châteauroux pour le tir, à Marseille pour la voile, dans plusieurs stades à travers la France pour le football, et à Tahiti pour le surf ». Il y aura aussi le breakdance, introduit cette année comme nouvelle discipline olympique.
Innovations et originalité
Mais le must, c’est la cérémonie d’ouverture de ce 26 juillet qui se déroule, pour la première fois dans l’histoire des Jeux, hors du stade olympique. La Seine sera ainsi le théâtre d’un spectacle fluvial inédit, avec un défilé de délégations sur des bateaux en plein cœur de Paris !
C’est sûr, ce sera l’une des plus grandes attractions de ces Jeux olympiques, qui verront pas moins de 10 500 athlètes de 206 Comités nationaux olympiques se disputer les médailles d’or, d’argent et de bronze. De l’athlétisme — où l’on peut s’attendre à de nouveaux records dans diverses disciplines — au water-polo, on comptabilise 45 sports au programme de ces presque trois semaines de compétition. Des sports comme la boxe, le canoë, le cyclisme, la lutte, la natation, le tennis de table… et bien sûr le football meubleront ainsi les journées et les nuits de compétition.
Le football justement, avec des matches qui ont déjà été conclus en avant-première de cette édition des Jeux olympiques. Plusieurs pays africains étaient ainsi sur les pelouses pour défendre leurs couleurs nationales. L’Égypte et la République dominicaine se sont séparés sur un match nul et vierge de zéro but partout le 24 juillet dernier, tandis que le Mali a fait jeu égal avec Israël (1-1). Malheureusement, la fête a été gâchée, toujours le 24 juillet, au cours du match qui opposait le Maroc à l’Argentine, remporté, après moult turpitudes par les Lions de l’Atlas.
Burkina Force huit !
Le Burkina n’est pas en reste ! Son Comité national olympique est représenté à ce grand rendez-vous sportif par huit athlètes qui évolueront dans cinq disciplines. Et pour cette onzième participation aux Jeux olympiques, le « pays des Hommes intègres » espère faire mieux que ses précédentes sorties, et notamment en remportant de l’or et en faisant vibrer le « Ditanyè » sur les sites de compétition.
Les regards sont ainsi intensément tournés vers Hugues Fabrice Zango, l’un des meilleurs de sa discipline à l’heure actuelle, qui a décroché la médaille de bronze lors du précédent rendez-vous de 2021 à Tokyo. « L’objectif de ces JO de Paris, c’est la médaille d’or olympique », a-t-il d’ailleurs soutenu.
Une première médaille d’or dans cette compétition, attendue par tout un peuple friand d’espoir et qui fait confiance à son champion, par ailleurs porte-drapeau de la team nationale.
Aux côtés de Hugues Fabrice Zango au triple saut, le Burkina espère que Marthe Koala montera sur le podium du saut en longueur féminin. Et puis, Faysal Sawadogo et Ibrahim Maïga défendront les couleurs nationales en taekwondo, Awa Bamogo en cyclisme, Carmel Koné en judo, puis Iman Kouraogo et Souleymane Naparé en natation.
Poker menteur et embrouillamini institutionnel
Incontestablement, Paris’2024 promet de marquer un tournant dans l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques d’été. D’autant que le pays vient en plus d’être retenu pour accueillir, « sous conditions » les Jeux olympiques d’hiver de 2030. Une nouvelle réjouissante sans doute, qui tombe cependant en cette veille des JO d’été, alors que la société française se divise sur des questions d’identité aux allures de crise d’un système politique qui interroge, à la fois, la pratique démocratique et la solidité des institutions de la cinquième République.
En tout état de cause, les dernières élections législatives anticipées provoquées par le président Emmanuel Macron, ont donné finalement à l’Assemblée nationale française une configuration que chacun interprète selon ses intérêts, jetant le pays dans une impasse sociopolitique inédite. Si bien que c’est un gouvernement démissionnaire, chargé d’« expédier les affaires courantes », qui reste aux commandes de la République pendant ces historiques Jeux olympiques d’été.
Emmanuel Macron voulait une clarification politique et idéologique. Son coup de poker menteur n’a produit qu’un embrouillamini institutionnel. La classe politique française observera-t-elle donc la « trêve olympique » qui lui est demandée et attendra-t-elle patiemment la fin des Jeux pour décrocher enfin ses médailles sur la piste de Matignon et du palais de l’Élysée ?
Pour les sportifs de l’olympisme mondial, eux, la cause est entendue et la compétition est en place depuis le 24 juillet avec, au compteur, 329 épreuves à administrer. On attend d’ailleurs les premières médailles dès ce samedi 27 juillet, notamment en « cyclisme, avec le contre-la-montre femmes et hommes, judo, escrime, plongeon, tir, natation, rugby et skateboard ».
Allez, l’essentiel est certes de participer, mais il faut gagner des médailles en allant plus haut, plus loin, plus fort !