Le journaliste Lookmann Sawadogo, l’un des membres fondateurs du Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina a été « convoqué, auditionné puis relâché » par la police nationale à travers la direction des investigations criminelles (DIC) le 17 mai 2023. Ce qui est « inadmissible » si on croit le collectif qui a produit un communiqué ce 19 mai, appelant au « respect des principes de l’Etat de droit et une meilleure administration de la justice. »
Par la Rédaction
Son domicile « fut perquisitionné par la police aux environs de 23 heures, comme s’il s’agissait d’un vulgaire criminel. » Le journaliste Lookman Sawadogo serait « mis en cause dans l’affaire des audio haineux appelant à incendier le palais du Mogho Naba. »
Dans un communiqué parvenu à Libreinfo.net ce 19 mai, le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina a révélé que « d’autres leaders des organisations de la société civile sont placés en garde à vue depuis plusieurs jours dans le cadre de cette même affaire, sans être présentés jusqu’à présent à un juge. »
En tout état de cause, indique le collectif, la procédure engagée contre M. Lookmann Sawadogo « nous paraît des plus rocambolesques. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une traque politique. Elle est manifestement une conséquence de ses prises de positions affichées contre certains choix des autorités de la transition. »
« Nous dénonçons toute velléité d’instrumentalisation de la justice aux fins d’intimidation, de persécution, de stigmatisation et de répression pour tenter de museler toutes les voix discordantes dans notre pays » déclarent les journalistes et activistes menacées.
Dans le communiqué est allé plus loin en parlant de l’existence d’une liste noire : « Dans un passé récent, le collectif notifiait l’existence d’une liste noire composée des noms de journalistes, d’activistes et de leaders d’opinion taxés à tort par le régime en place d’ennemis de la transition sur lesquels pesaient des menaces diverses et la volonté de les réduire au silence par tous les moyens. »
« C’est le lieu pour nous d’interpeller les autorités de la transition et le président Ibrahim Traoré à ne pas se tromper d’adversaire, ni de combat, encore moins de priorité et d’objectif. La transition est venue pour rétablir la sécurité sur le territoire national, apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire, œuvrer à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale et assurer l’organisation d’élections libres, transparentes, équitables et inclusives. Ce sont là les missions essentielles de la transition inscrites dans la charte » précisent les menacés.
Pour eux, « l’absence de résultats sur le terrain sécuritaire après quasiment 8 mois de gouvernance du MPSR2 ne doit pas conduire à la répression des leaders d’opinion dans l’exercice de leur droit constitutionnel d’opiner librement sur les questions politiques de notre pays, surtout quand la situation nationale est des plus incertaines au regard des statistiques sur le plan humanitaire et militaire malgré l’engagement et les lourds sacrifices combien salutaires consentis par les forces de défense et de sécurité et les Volontaires pour la défense de la patrie. »
