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Burkina: 25e Journée nationale de la liberté de la presse, le message du CNPNZ

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Ceci est un message du Centre national de presse Norbert Zongo à l’occasion la commémoration, 20 octobre 2023, de la 25e Journée nationale de la liberté de la presse 20 octobre 2023.

Mesdames et messieurs les invités, tout protocole observé,

Le Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo est heureux de vous compter parmi ses invités, ce 20 octobre marquant la commémoration de la 25e Journée nationale de la liberté de la presse.

En effet, pour ceux qui ne le savent pas, le 20 octobre au Burkina Faso est célébré l’engagement sans faille du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), du Syndicat autonome de l’information et de la culture (SYNATIC) et de la Société des éditeurs de presse privée (SEP), en faveur de la liberté de presse.

En rappel, le 20 octobre 1993, une pétition populaire initiée par le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), soutenue par l’Association des journalistes du Burkina (AJB), la Société des éditeurs de la presse privée (SEP) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) a été déposée à l’Assemblée nationale, à l’époque Assemblée des députés du peuple, en vue d’une relecture du code de l’information de 1990.

La pétition a été portée à l’assemblée par la Convention nationale des patriotes progressistes/Parti social-démocrate (CNPP/PSD) du Professeur Joseph Ki Zerbo.

La pétition a certes été rejetée, mais l’action va aboutir plus tard à l’adoption de la Loi N°56/93/ADP du 30 décembre 1993 portant Code de l’information. C’est ce code qui va régir la presse au Burkina Faso pendant 22 ans, jusqu’en 2015.

Le Centre national de presse Norbert Zongo a donc décidé d’immortaliser la date anniversaire de cette pétition en consacrant le 20 octobre comme la journée nationale de la liberté de la presse.

Le combat des organisations professionnelles des médias ne s’est jamais arrêté dans la quête d’un meilleur environnement juridique de l’exercice du journalisme.

C’est ainsi qu’en 2015, le plaidoyer initié et porté par le Centre national de presse Norbert Zongo va aboutir à de nouvelles lois sur les médias.

Le Code de l’information est alors éclaté en trois lois : la loi sur la presse écrite, la loi sur la presse en ligne, loi sur la radiodiffusion sonore et télévisuelle.

Entre autres, les acquis de ces nouvelles lois ont été la dépénalisation des délits de presse, une plus grande indépendance pour les médias publics.

Malheureusement ces nouvelles lois qui datent de moins de 10 ans montrent aussi déjà leurs limites. Un nouvel avant-projet de loi portant Code de la presse et de la Communication audiovisuelle au Burkina Faso est déjà en écriture.

Ces démarches interminables sont le témoignage de notre détermination à mettre à la disposition des médias et des journalistes, des lois qui garantissent leur liberté et leur indépendance.

C’est dans cette perspective que nous avons dénoncé le projet de loi organique portant création, attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC).

La Loi organique N° 015-2013/AN sur le Conseil supérieur de la communication actuellement en vigueur et que le gouvernement s’apprête à tripatouiller a été le fruit de longues revendications et concertations et son adoption a été soutenue par le Centre national de presse Norbert Zongo.

Mesdames, messieurs !

La célébration du 20 Octobre de cette année intervient dans un contexte de remises en cause manifeste des acquis en matière de presse mais aussi des libertés individuelles et collectives en général.

Le Gouvernement militaire de transition sous le couvert de la lutte contre le terrorisme a orchestré l’embrigadement des médias et des libertés.

Des médias sont suspendus et des journalistes expulsés, d’autres menacés pour servir d’exemple aux récalcitrants. Le gouvernement a largement pris la place du Conseil supérieur de la Communication et les projets de lois en cours sont orchestrés dans ce sens.

Les médias et les journalistes font clairement face à des abus des pouvoirs militaires du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui se sont installés au Burkina depuis janvier 2022. Pour justifier ces abus ils s’appuient sur le contexte d’insécurité.

Loin de se mettre en marge des sacrifices consentis par les Forces combattantes militaires et civiles, nous réaffirmons notre opposition à toute forme de répression contre les libertés. Le message est clair, la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect des droits de l’Homme.

Du reste nous apportons notre soutien à toutes les organisations du mouvement démocratique à l’image du Collectif CGT qui ont décidé de se mobiliser pour défendre les libertés en interpellant les autorités du moment, cela malgré les intimidations.

Mesdames et messieurs !

C’est dans ce contexte de répression des libertés et en plein Festival de la liberté d’expression et de presse que le Centre commémore ses 25 ans sous le thème : « 25 ans du CNP-NZ : regards croisés des Maisons et Centres de presse sur le parcours et le combat du CNP-NZ pour la liberté d’expression et de la presse en Afrique ».

D’éminentes personnalités vont décortiquer le thème dans peu de temps, mais nous pouvons d’ores et déjà soutenir que le rêve des fondateurs du Centre était pour toute l’Afrique. C’est à juste titre qu’ils se sont mobilisés pour mettre en place le FILEP, qui accueille en ce moment plus de 200 festivaliers de 33 pays.

Au début des années 2000, le Centre était à l’initiative de la Fédération des Maisons et Centres de presse d’Afrique. Cette fédération qui est tombée en léthargie est en phase d’être relancée.

Le 17 octobre, à la veille de l’ouverture de la 10e édition du FILEP, les Maison et Centres de presse du Mali, du Niger, du Togo, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire se sont réunis dans cette perspective.

Cette synergie est nécessaire car c’est ensemble que nous gagnerons le combat pour la liberté de la presse, le combat pour la démocratie et la bonne gouvernance.

Nous ne ménageons aucun effort pour dénoncer les violations et les atteintes graves à la liberté d’expression et de presse d’où qu’elles surviennent en Afrique.

Mesdames, messieurs

Le Comité de pilotage du CNP-NZ saisit la tribune de la 25e Journée nationale de la liberté de la presse pour réitérer ses remerciements à ses partenaires.

Nous réitérons notre soutien à l’ensemble des journalistes et médias burkinabè et Africains en ces temps difficiles où l’intolérance vis-à-vis de la liberté d’expression et de la presse semble être en promotion.

Notre soutien va également à l’ensemble des défenseurs des droits humains et de la liberté d’expression et de la presse du Burkina et d’ailleurs.

Vive la liberté de la presse !

Vive la Journée Nationale de la Liberté de la Presse !

N’an Laara, An Saara !

Ouagadougou, le 20 octobre 2023

Pour le Comité de Pilotage,

Le Président

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