La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) doit réexaminer le décret autorisant l’extradition de François Compaoré, frère de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, mis en cause dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998. Un soulagement les avocats de ce dernier qui ont salué la décision dans un communiqué rendu public ce 7 septembre.
Par Nicolas Bazié
C’est un nouveau rebondissement qui pourrait retarder encore l’extradition du frère cadet de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré.
Selon le communiqué, la Cour européenne des droits de l’homme a noté que le Burkina Faso avait subi deux coups d’État militaires depuis que Ouagadougou avait rassuré l’État français sur le sort réservé à François Compaoré.
De ce fait, « il n’existe plus en l’espèce les mêmes éléments permettant de s’assurer […] de la fiabilité des assurances fournies par le Burkina Faso par le passé et sur lesquelles les autorités internes se sont exclusivement fondées pour motiver leurs décisions accordant l’extradition du requérant ».
Ainsi, Paris doit réexaminer le décret autorisant l’extradition de François Compaoré, mis en cause dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998.
La Cour européenne des droits de l’homme a jugé donc qu’il y aurait « violation de l’article 3 en son volet procédural en cas de mise à exécution du décret d’extradition sans réexamen préalable de la validité et de la fiabilité des assurances diplomatiques fournies par le Burkina Faso ».
« Nous accueillons avec soulagement cette décision qui démontre l’indépendance et l’impartialité de la justice européenne, garante des droits fondamentaux, et nous regrettons que la France n’ai pas pris l’initiative de retirer le décret d’extradition», lit-on dans le communiqué.
François Compaoré est poursuivi pour des faits « d’incitation à assassinats » du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de trois hommes qui l’accompagnaient, le 13 décembre 1998. En octobre 2017, il avait été arrêté en France, en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par Ouagadougou.
