« La guérisseuse de Komsilga », Adja Amsétou dit avoir demandé à être placée à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour préserver sa vie, la sécurité des détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et la cohésion entre Gardes de sécurité pénitentiaire (GSP) et autres Forces de défense et de sécurité (FDS) annonce ce 5 août 2023, l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Par Nicolas Bazié
La demande de Adja Amsétou « est parfaitement légale ». En effet, l’article 1er du décret n°2009-613/PRES/PM/DEF du 12 août 2009 ; portant organisation, régime et réglementation des établissements pénitentiaires militaires combiné à l’article 43 de la loi n°010-2017/AN portant régime pénitentiaire au Burkina Faso lui donnent le droit, même étant civil, de demander à être incarcérée dans une prison pour forces armées.
Pour l’Agence d’information du Burkina (AIB), cela se fonde « sur des requêtes motivées, adressées par la prévenue et ses avocats au Procureur du Faso près le TGI de Ouaga II et au ministre d’État en charge de la Défense. »
L’article 1er du décret 2009-613 déclare en effet que : « L’établissement pénitentiaire militaire est destiné à accueillir l’ensemble des détenus militaires et à titre exceptionnel, des détenus non militaires sur autorisation expresse du Ministre de la Défense ».
L’article 43 de la loi n°010-2017/AN est précis : « Si l’établissement pénitentiaire du siège de la juridiction n’offre pas de locaux appropriés, une capacité d’accueil ou des garanties de sécurité suffisantes, les prévenus, les inculpés et les accusés sont incarcérés à l’établissement pénitentiaire convenable le plus proche ».
L’AIB soutient que pour justifier cette demande, Adja Amsetou et ses avocats ont fait valoir trois arguments. « Premièrement, Mme Nikiema dit croire au professionnalisme des Gardes de sécurité pénitentiaires (GSP), mais dit craindre légitimement d’être victime de représailles pour des faits dont elle n’est pas auteure », indique l’Agence d’information du Burkina qui ajoute qu’elle fait allusion au « clash » qui a opposé des GSP à d’autres FDS, « lors de son non-transfert à la MACO. »
Deuxièmement, l’AIB informe que « la guérisseuse de Komsilga » craint que « la tension soit restée vive entre la GSP et les FDS, elle dit redouter d’autres troubles qui pourraient survenir pendant sa détention à la MACO et qui pourraient lui coûter la vie. »
Pour finir, la prévenue selon toujours l’AIB, a estimé que sa détention à la MACO « présente des risques d’insécurité pour les autres détenus qui y sont incarcérés. »
C’est donc « convaincu par les raisons juridiques et les arguments avancées » de cette dernière que « le ministre d’Etat chargé de la Défense, le Colonel-major Kassoum Coulibaly, a autorisé expressément et à titre exceptionnel, le transfert de Adja à la MACA, en attentant son jugement ».