L’institut Nationale de la Statistique et de la Démographie (INSD) a livré mardi décembre les résultats préliminaires du cinquième recensement général de la population et de l’habitat du Burkina Faso (RGPH). La cérémonie de présentation de ces résultats a connu la présence de plusieurs autorités dont le premier ministre Christophe Dabiré. Selon les résultats préliminaires, la population est estimée à environ 20 500 000 habitants.
Par Tatiana Kaboré et André Martin Bado (stagiaires)
Le cinquième recensement général de la population et de l’habitat (5e RGPH) du Burkina Faso a été réalisé de novembre 2019 à décembre 2019. De 2006 à 2019, la population burkinabè est passée de 14 017 262 habitants à 20 487 979 habitants. Soit un taux d’accroissement démographique intercensitaire de 2,93%. 20 487 979 millions de burkinabè ont été recensés dont 48,3% d’hommes et 51,7% de femmes selon les résultats préliminaires.
Ce 5e RGPH a pour objectif majeur de fournir des données récentes, fiables et suffisamment détaillées sur les caractéristiques socioéconomiques de la population. Sa mise en œuvre s’articule autour de cinq grandes phases qui sont la phase préparatoire, le dénombrement de la population, le traitement des données, l’analyse, la publication et la diffusion des résultats.
La population du Burkina Faso est majoritairement rurale, environ 15 089 674 personnes vivent en milieu rural soit 73,7% et 5 398 305 vivent en milieu urbain, soit 26,3%.Le rapport de masculinité est de 95 hommes pour 100 femmes en milieu urbain alors qu’en milieu rural ce rapport est de 93 hommes pour 100 femmes.
Selon le Ministre de l’Economie, Lassané Kaboré, le recensement général de la population constitue un pilier central, car il conditionne la réalisation de nombreuses autres enquêtes statistiques. Ils permettent aussi de fournir des informations exhaustives et de disposer des indicateurs pour toutes les circonscriptions administratives. « Les données sur l’effectif de la population, sa composition, sa répartition spatiale, la fécondité etc. sont des informations incontournables pour une bonne planification des objectifs de développement que le Burkina Faso s’est fixé, mais aussi pour le suivi des engagements internationaux. » Indique M. Kaboré.
Pour lui, les résultats du 5e RGPH permettront de mieux appréhender les besoins sociaux de base en santé, éducation, formation, alimentation, emploi, logement etc.
Pour le Premier ministre Christophe Dabiré, les statistiques font partie des instruments de planification du développement au Burkina Faso. Réussir à organiser cette opération, est un bon pas. Selon le Chef du gouvernement, il y a des indicateurs importants qui montrent que les politiques publics doivent porter principalement sur l’autonomisation des femmes et sur le développement de la jeunesse. Car dit-il, « notre jeunesse est composée principalement des plus jeunes et de femmes ». Il promet à cet effet, de travailler à faire en sorte que ces jeunes et ces femmes soient pris en compte dans la mise en œuvre de la politique publique.
« La population est toujours marquée par sa jeunesse et qu’il y a un défi important à relever pour que cette jeunesse puisse être bien formée bien éduquée et pouvoir trouver des emplois », indique Boureima Ouédraogo, directeur général de l’INSD.
Les difficultés pendant le recensement
Plusieurs difficultés ont été rencontrées sur le terrain pendant le recensement. Dans les villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso l’opération de recensement a dû être prolongée jusqu’en janvier 2020 pour pouvoir faire des ratissages et avoir une bonne exhaustivité pour la bonne marche de l’opération. Il est à noter que neuf (9) communes n’ont pas été recensées à cause de l’insécurité qui y règne. 52 communes ont été recensés partiellement dont 23 communes recensés avec des niveaux de dénombrement satisfaisants.
Le projet a été financé à hauteur de 17,8 milliards, soit 56% du travail financé par l’État burkinabè et 44% par les partenaires financiers. Ces partenaires sont les Agences du Système des Nations Unies (l’UNFPA, l’UNICEF, l’OIM, l’UNHCR), la coopération suédoise, la banque mondiale, l’union européenne, la coopération belge et italienne.