L’ancien secrétaire exécutif de l’organisme onusien de surveillance de l’interdiction des essais nucléaires (OTICE), Lassina Zerbo, a été nommé Premier ministre du Burkina Faso le vendredi 10 décembre 2021. Il sera chargé de composer un nouveau gouvernement resserré et soudé, dans un contexte de crises sécuritaires caractérisées par des attaques terroristes. Des citoyens attendent du nouveau premier ministre des changements concrets. Ils le manifestent dans ce micro trottoir.
Propos recueillis par André-Martin Bado
48 heures après la démission de l’ex-premier ministre Christophe Dabiré [le 8 décembre 2021], un nouveau en la personnes de Lassina Zerbo, a été nommé par décret présidentiel le 10 décembre. Cette nomination intervient dans un contexte de déception et de révolte populaire suite à l’attaque d’Inata qui a fait officiellement 53 morts.
Pour Oumar Dabo, commerçant, le nouveau premier ministre doit s’attaquer directement à la situation sécuritaire « Il doit prendre des décisions fermes au sein de notre armée afin que ce qui est arrivé à Inata, ne se produise plus. Qu’il s’attaque aussi au chômage des jeunes; qu’il trouve des stratégies pour éradiquer ce phénomène qui mine la société».
Fidèle Somé est conseiller en communication. Il estime que Lassina Zerbo est plus attendus sur les dossiers brûlants que sont la lutte contre le terrorisme et la question de l’opération main propre déclarée par le président du Faso. «Il y a trop de révélations faites par les médias, le REN-LAC et l’ASCE-LC. Mais on ne sent pas trop le travail de justice. Or, sans le travail de justice, les gens vont continuer à s’adonner à ces pratiques», explique-t-il .
Les preuves du nouveau premier ministre Lassina Zerbo à l’international surtout dans des domaines variés, comme celui du nucléaire, M. Somé espère qu’ il pourra servir le pays dans le domaine politique. «Ce qui est un autre domaine avec ses réalités différentes et complexes qu’il va découvrir. Il faut qu’il ait le courage, la volonté, le sens du management des hommes et de l’écoute. Qu’il soit quelqu’un qui traduit en acte ce qu’il dit. Qu’il soit quelqu’un qui a soif de justice».
Selon Magloire Sindgo , étudiant, le nouveau chef de la primature doit nommer des personnes à la place qu’il faut. « Il doit nommer des personnes capables de relever le défi sécuritaire. Je pense que sa première mission sera de voir la situation sécuritaire du Burkina Faso. Car, cette situation est un facteur de la vie chère ,du chômage que nous vivons . Pour moi, le côté sécuritaire est primordial».
Flavien Karfo, ancien Secrétaire général du mouvement des jeunes socialistes, pour sa part, trouve que le président du Faso a voulu un technocrate à la tête du pays pour unir les Burkinabè. «Pour moi, la nomination de Lassina Zerbo est dans le sens d’unir les Burkinabè. Le président Kaboré n’a pas voulu mettre un politicien. Je pense qu’il sera à la hauteur de cette fonction.»
Du reste, l’ancien secrétaire général du mouvement des jeunes socialistes, dit attendre le nouveau chef du gouvernement sur le terrain .«Nous allons voir comment il va procéder parce que sa première mission selon moi, c’est de rencontrer les hommes sur le terrain qui sont découragés. Ça sera l’idéal pour ce premier ministre. C’est de se démarquer des cadres qui sont dans les bureaux et qui n’apportent rien».
Enfin, M. Karfo invite le premier ministre à faire de la réconciliation nationale son bâton de pèlerin. En plus de cela, il demande à M. Zerbo de mettre en place un gouvernement de rupture avec la corruption pour amener les Burkinabè à faire confiance à l’État.
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