Au Burkina Faso, six leaders des organisations de la société civile sont en garde à vue pour des faits «d’association de malfaiteurs», de « divulgation de fausses informations » et d’« incitation à un attroupement armé ou non armé ». C’est l’information donnée ce dimanche 21 mai 2023 par le procureur du Faso, Harouna Yoda dans un communiqué.
Par Daouda Kiekieta
Le procureur du Faso, Harouna Yoda a indiqué dans un communiqué ce dimanche 21 mai 2023, que six leaders de la société civile sont en garde à vue suite à la divulgation de plusieurs audios sur la toile appelant à la violence contre le palais du Mogho Naaba à Ouagadougou.
L’affaire remonte au début du mois de mai où des messages audios publiés sur les réseaux sociaux appellent à un rassemblement à l’effet de brûler le palais du Mogho Naaba, à Ouagadougou.
Selon le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Ouaga 1, M. Harouna Yoda, les premières enquêtes ont révélé que les auteurs de ces messages « auraient été approchés pour l’enregistrement et la diffusion de ces audios , le tout contre rémunération ».
Pour ce faire, poursuit le procureur, les investigations ont conduit à ce jour, à l’interpellation et à la mise en garde à vue de six personnes qui sont pour la plupart des acteurs des organisations de la société civile.
Ces personnes sont mises en cause pour des faits « d’association de malfaiteurs », « divulgation de fausses informations » et « incitation à un attroupement armé ou non armé ».
« Il ressort des premiers éléments de l’enquête (qui est toujours en cours), que ces différents messages audios, contrairement à ce qu’ils peuvent laisser croire, émaneraient d’une même source. Leurs auteurs auraient été approchés pour l’enregistrement et la diffusion de ces audio, le tout contre rémunération. D’autres personnes approchées dans ce sens avaient décliné l’offre et s’en étaient ouvertes à notre parquet tout en expliquant les différentes étapes qui ont conduit entre autres à l’édition de ces messages. », selon le communiqué du Procureur
Selon le procureur Harouna Yoda, des centaines d’autres personnes à travers le pays pourraient être poursuivies.
« C’est le lieu de relever que les personnes déjà interpellées et gardées à vue ainsi que celles qui pourraient l’être dans les prochains jours ne sont nullement poursuivies pour leurs opinions. Elles sont interpellées parce que des indices concordants nous fondent à croire qu’elles ont commis des faits graves et attentatoires à la loi pénale. Cela justifie amplement que ces personnes, à l’instar de centaines d’autres à travers le pays, soient mises aux arrêts pour les besoins de l’enquête, conformément à la loi.», précise le procureur du Faso dans son communiqué .
Selon le procureur Harouna Yoda, son parquet reste engagé à jouer sa partition « toutes les fois que les agissements de personnes fussent-elles animatrices ou leader d’organisations de la société civile, sont une menace contre la paix et la cohésion nationale ».
