L’institut Free Afrik a initié une formation au profit des journalistes. L’objectif est de renforcer leurs capacités sur « les défis de la nation » en vue d’une meilleure couverture médiatique de la campagne des élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020. Pour l’institut, un débat public de qualité est le moyen par lequel la délibération démocratique peut permettre de prendre des décisions bien renseignées, fondées sur des informations de bonne qualité. C’était du 14 au 17 octobre 2020 à Koudougou.
Par Siébou Kansié,de retour de Koudougou
Une trentaine de journalistes ont bénéficié d’une formation sur le renforcement des capacités sur les défis de la nation en vue de la couverture médiatique de la campagne électorale qui s’ouvrira le 31 octobre 2020.
En effet, l’institut Free Afrik avec ses partenaires comme Diakonia, l’Union européenne entre autres, met en œuvre un programme de renforcement des capacités des journalistes sur les défis de la nation. L’objectif est de permettre aux journalistes d’élargir la qualité du débat public, convoquer les questions essentielles pour les populations et les défis qui sont pressants pour la nation pendant le processus électoral.
Une étude sur les grandes questions de la nation a d’abord été réalisée dans le cadre dudit programme. Elle a identifié une douzaine de défis importants. Il s’agit selon le Dr Ra-Sablga Ouédraogo, directeur exécutif de l’institut Free Afrik qui a réalisé l’étude, de « faire en sorte que les journalistes soient bien documentés sur ces défis:la crise environnementale, sur la recrudescence des forces climatiques, sur la crise de l’investissement public et privée, sur la question de l’éducation, la santé, les inégalités, la justice et à la lutte contre la corruption, la démocratie elle-même et à son enracinement dans notre pays. »

Pour Dr Ouédraogo, si les journalistes sont bien informés à partir des travaux de recherche, ils seront à même « d’interpeller le candidat, de faire en sorte que la campagne électorale ne soit pas simplement un vide programmatique. »
L’objectif poursuit le directeur de l’institut, c’est « qu’à tout le moins, le vide programmatique s’il en existe, soit dénoncé et que le débat public soit expliqué à partir des défis de la nation pointée par les journalistes. »
Le même projet avait déjà été mis en œuvre en 2015 et les résultats engrangés étaient satisfaisants. Pour preuve, les journalistes formés par Free Afrik ont interpellé des candidats sur des questions concrètes, foi du Dr Ouédraogo.
« On est heureux de pouvoir refaire cette formation au profit des journalistes qui seront retenus par le Conseil supérieur de la communication pour couvrir la campagne plus particulièrement dans les entretiens, les interviews des différents candidats aux élections. », dira le directeur de l’institut Free Afrik.
Matthieu Dalou, directeur de publication du premier journal régional en ligne Bafuji info basé à Gaoua, région du Sud-ouest, trouve salutaire la formation « car elle renforce ou permet d’avoir un esprit critique sur les programmes et les déclarations des hommes politiques, surtout les candidats à la présidentielle. Elle permet au journaliste d’analyser autrement les faits pour éclairer le citoyen. »
« A l’issue de cette session de renforcement des capacités des journalistes,je suis très satisfait à double titre. A priori, ce sont des contenus d’informations et de culture générale passés sur un certain nombre de secteur. Ça nous permettra d’avoir une vision poussée sur les discours, les propositions de politique de développement faits par les différents candidats », a indiqué Idrissa Nacanabo ,promoteur du média régional en ligne Nord info, par ailleurs président de l’union des hommes de médias de la région du Nord.