Le Président du Faso, Roch Kaboré a annoncé le 7 novembre 2019 dans son message à la nation, le recrutement de volontaires au sein des populations civiles pour participer à la défense de la patrie. En même temps, l’Assemblée nationale a accordé sa confiance pour le recrutement de ces derniers le mardi 21 janvier 2020 en adoptant à l’unanimité une loi sur ce sujet.
Par Abdoul Wahab Mandé, Stagiaire
Au début de cette annonce du président du Faso, la population nourrissait l’espoir de voir les attaques régresser voire la fin même de ces attaques. Mais cet espoir est vite fondu car les actions de ces volontaires sont décriées par les défenseurs des droits humains, les accusant de violation des droits humains.
En plus de ces accusations, la mise en place de ces bénévoles n’a pas pu mettre fin aux attaques, encore moins les empêcher. Au contraire les attaques se sont multipliées et la population est devenue la cible privilégiée des terroristes.
L’on est en droit de se poser la question, quel est la part contributive des volontaires pour la défense de la patrie dans la lutte contre le terrorisme ? Sont-ils bien équipés pour bien accomplir leur mission qui est de sécuriser leurs concitoyens ?
Sans être dans le secret des dieux, ces bénévoles issues de la population civile tentent tant bien que mal d’accomplir leur mission. Mais le manque de moyens nécessaires les empêche d’accomplir normalement leur mission. Dans un reportage réalisé par nos confrères de BF1, il a été révélé les conditions dans lesquelles ces derniers travaillent.
Dans cet élément proposé par notre confrère , « ces boys »manquent du presque tout. Pas de moyens roulants, pas de carburant, encore moins des armes.
Dans ce même élément de notre confrère, les volontaires, par manque d’armes ont confectionné des fusils par eux-mêmes pour pouvoir assurer leur propre sécurité. Ceux qui disposent des armes utilisées par l’armée ne disposent pas de munitions. Ils n’ont que le courage et la détermination pour défendre la patrie.
Autre fait marquant, après la récente attaque de la commune rurale de Solhan qui a fait plusieurs victimes civiles, lors d’un entretien avec nos confrères de RFI, Mahamadou Sawadogo, ancien gendarme et spécialiste des sujets de sécurité au Burkina Faso a fait savoir que l’implication des volontaires dans la lutte contre le terrorisme expose les populations civiles aux attaques. Non seulement ces derniers sont mal équipés mais aussi, ils exposent les civils aux attaques.
Au regard de tout cela, nous pouvons déduire l’implication des volontaires pour la défense de la patrie dans la lutte contre le terrorisme n’a fait qu’accentuer la colère des groupes armés terroristes envers les populations civiles.
Cette attaque des volontaires à Solhan sonne comme un message à l’encontre de la population pour les empêcher d’adhérer à la volonté du gouvernement en impliquant les volontaires dans cette lutte. Même si dans d’autres endroits, l’implication de ces bénévoles a porté fruit.
Cependant, que faut-il faire pour éviter un éventuel drame comme celui qui est survenu à Solhan ? En attendant, trouvons une solution pour arrêter le massacre de la population. Ce qui laisse entrevoir que nos politiques de sécurité doivent être repensées sans quoi, même si toute la population venait à se porter volontaire pour défendre la patrie, on n’en finira pas avec le terrorisme.