Les forces armées du Burkina Faso ont commémoré leur 58e anniversaire jeudi 1 novembre 2018 comme tous les ans. Une commémoration qui se tient dans un contexte de fortes préoccupations sécuritaires. D’où d’ailleurs le thème : « Cohésion et solidarité nationale autour des Forces armées nationales dans la lutte contre le terrorisme ». Pour venir à bout des forces terroristes, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré estime qu’il faut se remémorer certains vers de l’hymne national.
Depuis avril 2015, le Burkina Faso est la cible récurrente d’attaques et actes terroristes surtout dans la région du Sahel et plus récemment dans la région de l’Est. Ces attaques terroristes visent pour la plupart les positions des Forces de défense et de sécurité ; faisant 118 morts à la date du 15 septembre 2018, selon un bilan dressé par le premier ministre, Paul Kaba Thiéba. C’est donc dans ce contexte que le pays a commémoré jeudi, les 58 ans de son armée. « Les attaques du 2 mars 2018 contre l’Etat-major général des Forces armées et l’Ambassade de France à Ouagadougou ont montré une évolution du mode opératoire des groupes terroristes au Burkina Faso », note le ministre de la Défense Jean Claude Bouda. Un ministre qui entrevoit d’ailleurs « une campagne de déstabilisation » à travers l’extension des actes terroristes dans plusieurs autres régions.
L’hymne national pour renforcer les troupes
Il faut garder le cap de la mobilisation et cela est possible grâce à « l’hymne national », se convainc le président du Faso. « Nous avons un hymne national qui nous dit certains vont flancher, certains vont résister. La sueur, les échecs et le sang ont fortifié notre peuple courageux et fertilisé sa lutte. Nous devons laisser sonner ces mots permanemment dans nos têtes » indique-t-il. Il ajoute par ailleurs, qu’il n’est pas toujours simple de sécuriser 1500 km de frontière avec le Mali et 500 km de frontière avec le Niger. « Il n’est pas tout à fait et toujours possible de placer un soldat tous les 100 mètres pour garder notre territoire », martèle-t-il.
Un financement interne pour le G5 Sahel
La force du G5 Sahel, mise en place depuis février 2014 en Mauritanie, tarde à être opérationnalisée. Un retard dû à la question de financement selon le président Kaboré. « Les fonds, sur le principe ont été accordés mais dans les faits, il y a encore des difficultés pour que ces fonds se mettent en place », a-t-il souligné. Estimé à 400 millions d’euros (plus de 262 milliard de francs CFA), ces fonds devraient être mobilisés autant par les cinq pays membres mais aussi par d’autres pays comme les Etats-Unis et la France. Au regard de ce retard constaté, « Les différents pays africains ont finalement décidé de regarder sur leurs budgets pour que chacun contribue à ce que nous même nous assurons ce financement », annonce le président du Faso.
