Les autorités maliennes envisagent renégocier les accords de défense bilatéraux liant la France et le Mali. L’annonce a été faite le samedi dernier par le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga à la télévision nationale.
Par Tatiana Kaboré
Signés pour la première fois en 2014, au début de l’opération Barkhane, l’accord de défense entre les deux pays ont été renouvelés l’an dernier pour cinq ans. Le Mali a dans une lettre adressée aux autorités françaises demandé à la France de revoir les accords de défense signés entre les deux pays. En effet, le 12 janvier 2022, le gouvernement malien dénonçait la violation de son espace aérien par un avion militaire français ayant assuré une liaison entre Abidjan et Gao alors qu’il venait de fermer ses frontières en réponse aux sanctions prises par la Cédéao. Des sanctions soutenues par la métropole.
Quelques jours après cette dénonciation les autorités françaises par la voix du Général Laurent Michon, actuel commandant de la force française Barkhane, ont rappelé que les accords militaires conclus entre Bamako et Paris dont celui du 7 mars 2013, lui garantissait une “pleine liberté de circulation sur le territoire et dans l’espace aérien malien des véhicules et des aéronefs, militaires et civils, du personnel du détachement français ainsi que des détachements non français de la force Takuba”.
A ce sujet, le premier ministre malien Choguel Maïga a évoqué une nécessité de revoir ces accords de défense entre son pays et la France. “Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France”, a laissé entendre le premier ministre malien.
De son côté, Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne interrogé par la chaîne france 24 a informé que son pays avait entrepris des démarches en ce qui concerne la révision du traité en matière de défense liant le Mali à la France. “Les amendements ont été formellement soumis”, a-t-il précisé.
En rappel, cette demande de révision des autorités maliennes s’inscrit dans une série de tensions entre Bamako et Paris. Le problème majeur est l’installation de mercenaires du groupe russe Wagner au Mali et l’annonce de la réorganisation de la présence militaire française dans le pays annoncée par le président français Emmanuel Macron.